Israël : Le racisme officiel se renforce13/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2202.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

Israël : Le racisme officiel se renforce

Le gouvernement israélien vient d'adopter un projet de loi qui rendra obligatoire, pour toute personne qui demandera à être naturalisée, de prêter serment d'allégeance à l'État d'Israël présenté comme « juif et démocratique ». Évidemment, dans ce pays qui, à côté d'une population majoritairement d'origine juive, compte 20 % de citoyens arabes et qui, en outre, prive des droits les plus élémentaires les millions de Palestiniens des territoires qu'Israël occupe depuis la guerre de 1967, cette disposition vise d'abord cette population arabe.

Par exemple, elle vise des Palestiniens des territoires occupés qui voudraient vivre en Israël après avoir épousé un ou une citoyenne israélienne arabe. Mais cette mesure vise aussi tous les Israéliens qui, bien que d'origine juive, mais souvent athées, n'ont aucune envie de se définir selon un critère religieux ou racial.

Le caractère discriminatoire de cette mesure est si évident que certains, tel l'éditorialiste du quotidien modéré Yediot Aharonot, s'alarment qu'elle puisse « renforcer la campagne internationale dénonçant Israël comme un État raciste ». Mais une chose est sûre, elle renforce l'extrême droite, représentée au sein du gouvernement israélien par Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères et chef du parti ultra-nationaliste Israël Beitenou. Et elle peut pavoiser puisqu'elle a obtenu du Premier ministre Benyamin Netanyahou qu'il aille dans son sens.

De plus, ce dernier a dit proposer au président américain Obama un nouveau moratoire, aussi peu contraignant que le précédent, sur les constructions des implantations de colons juifs ultra-religieux et d'extrême droite en territoire palestinien, mais cela en échange d'une reconnaissance officielle par les États-Unis du caractère juif de l'État d'Israël. Dans la foulée, toujours pour complaire à son extrême droite, Netanyahou a présenté un autre texte de loi qui imposera un référendum pour toute concession territoriale d'Israël dans la partie arabe de Jérusalem, annexée après la guerre de 1967, et sur le plateau du Golan, ce morceau de Syrie qu'Israël a colonisé depuis la même époque.

Quant aux ministres travaillistes israéliens, s'ils ont voté contre la loi sur la naturalisation, c'est d'extrême justesse selon les dires du ministre de la Défense et ancien Premier ministre « socialiste » Ehoud Barak, qui l'avait d'abord soutenue. Il est vrai que d'autres ministres travaillistes ont quand même dénoncé cette loi comme allant sur « une pente glissante » (le ministre des Minorités) et ayant des « relents de fascisme » (le ministre des Affaires sociales).

Face à la complaisance des grands partis israéliens, l'extrême droite n'a aucune raison de ne pas pousser ses pions toujours plus avant. Ainsi, depuis des mois, dans la logique raciste d'un État juif pour les seuls Juifs, Lieberman prétend qu'il ne pourra pas y avoir de paix « avant des décennies » avec les Palestiniens et que, pour cela, il faudra expulser tous les Arabes d'Israël en échange d'une partie des territoires occupés par Israël. C'est un programme de guerre contre les peuples arabes de la région, mais aussi pour la population juive d'Israël à laquelle ses dirigeants n'ont cessé d'imposer depuis des décennies cette fuite en avant sanglante.

Partager