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Leur société
Marchands de mort : La France dans le peloton de tête
Avec 7,2 % des exportations mondiales d'armement en 2009, la France vient en quatrième place, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. Sa part représente plus de 8 milliards d'euros de ce marché. Quant à la production mondiale d'armes, elle atteint la somme de 1 100 milliards.
Le ministre de la Défense se félicite de ce résultat, en progression de 20 % sur 2008 et de 40 % sur 2007. Un regret toutefois : on n'a pas encore réussi à vendre à l'étranger un seul exemplaire de l'avion de combat Rafale de Dassault. Nombre de gouvernements se sont dits intéressés, plusieurs ont annoncé des commandes, mais sans les concrétiser. Le dernier en date est le Brésil, le plus gros client de la France à qui il achète sous-marins et hélicoptères. Il est en principe preneur de 36 Rafale, mais rien n'est définitivement conclu. C'est que la France ne fait pas le poids face aux États-Unis qui, à eux seuls, accaparent plus de la moitié des exportations d'armes.
Dans ce marché où la politique et les affaires s'entremêlent, personne ne s'étonnera que la morale soit absente. Des ONG dénoncent un manque de contrôle concernant l'utilisation de ces armes par des pays comme Israël, le Pakistan ou le Tchad, et s'inquiètent d'éventuelles réexportations d'armement vers des zones où les droits de l'homme seraient encore plus bafoués. Mais ce n'est le problème ni des trusts de l'armement, les Thales, Thomson, Lagardère, Safran, Dassault, Airbus, etc., ni celui des ministres et de Sarkozy.