Les suppressions de postes se font lourdement sentir dans notre école (classée ZEP, 12 classes). Depuis la rentrée, il y a eu en tout 18 jours d'absences non remplacées sur 22 jours de classe. Les CE1 n'ont pas eu d'enseignant pendant deux semaines et demie, les CE2, pendant une semaine et demie et les CM2 pendant une semaine.

Le Rased (réseau d'aide pour les élèves en difficultés) est pratiquement inexistant : le poste G (rééducateur) est vacant depuis deux ans, le poste E (maître spécialisé dans l'apprentissage de la lecture) depuis cette rentrée, quant à la psychologue scolaire, exerçant sur six écoles, nous la rencontrons plus que rarement.

Les parents d'élèves FCPE, mobilisés par cette situation inacceptable, ont occupé le bureau du directeur pendant une matinée et retenu deux heures l'inspecteur de l'Education nationale, obtenant ainsi un remplaçant pour les CE1. En fait c'est déshabiller Pierre pour habiller Paul : le remplaçant en question ayant vu son affectation en classe-relais pour adolescents en difficultés repoussée.

L'inspecteur interpellé par les parents ne répond que chiffres : « Quatre classes sans enseignant sur 276 pour la ville d'Epinay, ce n'est pas une situation préoccupante » !

Le 7 octobre, c'est l'ensemble de l'équipe enseignante qui s'est mobilisée, refusant d'assurer les apprentissages, les CE2 n'ayant toujours pas de maître. Des banderoles ont été accrochées contre la casse des services publics et demandant les remplaçants manquants. Les enseignants sont allés à la rencontre des parents qui ont relayé l'action le lendemain, occupant de nouveau le bureau du directeur et rencontrant de nouveau l'inspecteur qui joue la montre. D'autres écoles d'Epinay relaient l'action, mais cela n'est pas suffisant. À Stains, les parents ont bloqué l'école et les enseignants ont pu ainsi rejoindre l'inspection pour y être entendus.

Les enseignants de l'école sont allés dans la rue le 12 octobre pour rejoindre la lutte contre la casse des retraites, mais aussi contre la casse du service public d'enseignement que devrait être l'Éducation nationale.