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- Lutte ouvrière n°2203
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À travers le mouvement sur les retraites
Chaffoteaux - Saint-Brieuc : Le droit à la préretraite amiante remis en cause
Dans le cadre de la discussion sur le recul de l'âge de la retraite à 62 ans, les sénateurs de droite se sont penchés sur le calcul des dates de départ en préretraite amiante. La date de départ serait rallongée de quatre mois en quatre mois à partir de 2011 jusqu'à 2016, où l'âge de 62 ans serait pris en compte pour le calcul, au lieu de celui de 60 ans.
Le ministre Woerth, dans son intervention le 5 octobre dernier devant les sénateurs, a déclaré qu'il s'agissait là d'une « avancée sociale ». Quel culot ! Il s'agit au contraire d'un recul important à l'encontre des travailleurs victimes de l'amiante.
Ce nouveau dispositif aurait de graves conséquences pour la majorité des 82 salariés de Chaffoteaux victimes du dernier plan de licenciements de 2009 et qui devaient pouvoir bénéficier d'une préretraite amiante entre 2011 et décembre 2014.
En effet le plan social accepté par le gouvernement, représenté par le ministre Estrosi, prévoyait que ces salariés licenciés seraient inscrits au chômage pendant plusieurs mois et seraient plus ou moins dispensés de rechercher un emploi jusqu'à leur prise en charge par la préretraite amiante. Mais, avec le recul de la date de départ, de nombreux travailleurs à Chaffoteaux et ailleurs risqueraient de se retrouver sans aucune ressource financière ni couverture sociale au-delà des trois ans de prise en charge par Pôle emploi. Pour tous, il y aura un manque à gagner important.
Dès que ces mesures inacceptables ont été connues, plus de soixante licenciés de Chaffoteaux se sont réunis et ont décidé de demander des comptes à la direction du groupe Ariston, propriétaire de l'usine Chaffoteaux, et d'interpeller les pouvoirs publics.
Pour l'instant, la direction renvoie la balle du côté du gouvernement et, du côté gouvernemental, une enquête est lancée...
En tout cas, les travailleurs licenciés de Chaffoteaux n'ont pas l'intention de voir leurs droits remis en cause. La situation est d'autant plus inacceptable que de nombreux salariés ont un suivi médical particulier pour l'exposition à l'amiante et que, malheureusement, plusieurs sont déjà décédés de ce poison.
Quand le gouvernement parle de justice et d'avancées sociales pour son projet de réforme, il faut comprendre : recul social.