Chez les cheminots, le nombre de grévistes est remonté pour la manifestation du 28 octobre, jour où une centaine d'entre eux a envahi la réunion du Comité d'entreprise qui avait été maintenue, malgré la grève.

Au secteur de la Mouche, les présents à l'assemblée générale de mercredi 27 ont voté la suspension de la grève à partir du vendredi 29. À la gare de Perrache, c'est seulement vendredi matin que la centaine de cheminots présents a décidé de suspendre la grève. Au dépôt de Vénissieux, où les week-ends ne sont pas travaillés, la reprise s'est faite le mardi 2 novembre tout comme au triage de Sibelin, où ceux qui poursuivaient la grève le faisaient sous forme de débrayages. Enfin, à Oullins, les derniers grévistes ont repris le travail après le week-end de la Toussaint.

Malgré le fait que le gouvernement n'a pas reculé, c'est avec le moral que la reprise s'est faite. Des actions ont été menées entre cheminots des différents centres et avec d'autres travailleurs, de la chimie et du pétrole, mais aussi avec des militants de leur zone géographique, et ils se sont adressés à d'autres dans les supermarchés ou aux ronds-points des zones industrielles où des témoignages de sympathie et de solidarité étaient exprimés.

Même s'il est difficile de reprendre le travail après tous ces jours de grève passés ensemble, et sans avoir gagné, l'ambiance n'est pas à la défaite. Tous ceux qui ont fait grève, plus ou moins, ou même seulement manifesté, sont heureux d'avoir relevé la tête. Et comme disaient certains cheminots grévistes : « Ils ne perdent rien pour attendre ».