La presse locale a consacré dernièrement sa une à des faits de harcèlement constatés dans un service du CHU d'Angers, où des plaintes avaient été déposées par plusieurs agents contre une cadre. Les faits rendus publics sont accablants, et la direction s'est empressée de retirer la cadre du service, comme si elle découvrait les faits en même temps que les lecteurs.

Concernant la cadre, son comportement pathologique relève aujourd'hui de la justice ou de la psychiatrie. Quant à la direction, elle ne peut mettre en avant aucune circonstance atténuante qui justifierait son comportement, et surtout pas le fait qu'elle n'aurait pas été au courant. Cela faisait près d'un an et demi que des interventions se succédaient, l'alertant de la situation : des médecins, les syndicats, de nombreux membres de l'équipe demandaient leur mutation, etc. Deux syndicats ont même dénoncé tout cela dans un tract. Tout l'hôpital savait et la direction couvrait, même quand la médecine du travail est intervenue, même quand les agissements de cette cadre entraînaient dépressions, arrêts de travail, évocation de suicide, etc.

Jusqu'à la publication par la presse du dépôt de plaintes, la direction a répondu la même chose à tous ceux qui voulaient qu'elle règle le problème : cette cadre atteignait les objectifs qui lui étaient fixés et la direction ne voyait donc pas de raisons d'intervenir.

Cette direction, qui se vante par ailleurs que l'hôpital d'Angers est à l'équilibre budgétaire, se garde bien de préciser avec quelles méthodes elle y parvient ! Soutenir, protéger, couvrir de tels comportements fait partie de ses méthodes, et cela est un choix conscient et délibéré. Dans cette mesure, la direction est bien plus coupable que la cadre incriminée.