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- Lutte ouvrière n°2212
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Dans les entreprises
Groupe Rhodia : Ils cèdent sur les salaires... ils avaient de quoi !
Au cours de la réunion paritaire sur les salaires du 8 décembre, qui s'est tenue sous la pression des salariés en grève, les dirigeants du groupe chimique ont quand même lâché sur les salaires : augmentation générale de 1,5 %, avec un talon de 40 euros ; augmentation individuelle fixée à 1,20 % (avec mini de 35 euros) ; augmentation mini de 45 euros pour tout changement de coefficient ; intégration de la prime d'ancienneté dans le treizième mois avec comme conséquence une prime qui augmente cette année de 10 à 500 euros suivant l'ancienneté et le coefficient ; augmentation des salaires mini chez les ouvriers avec comme conséquence une augmentation pouvant aller de 52 à 126 euros pour ceux qui sont en bas de la grille des salaires. De plus, le salaire complet sera versé en cas de maladie, Rhodia se tournant lui-même vers les caisses d'assurance maladie pour recevoir les indemnités journalières. Pour le moment, la revendication d'embauche de tous les intérimaires le souhaitant n'est pas acquise.
Ce recul de Rhodia s'explique aussi par une reprise des commandes et une production qui demande des efforts maximums aux travailleurs. Et les résultats sont là : l'accroissement de la richesse dégagée par l'activité, avec un résultat annoncé cette année de 900 millions d'euros, une liquidité financière qui grossit de 213 millions d'euros au troisième trimestre 2010 pour atteindre plus de 1,4 milliard d'euros.
Les hauts dirigeants s'étaient les premiers servis : Jean-Claude Clamadieu, le PDG, s'est offert un petit Noël en vendant pour 640 000 euros d'actions qu'il avait eues gratuitement, et le groupe assurait une « prime de bienvenue » de 12 000 à 30 000 euros à quelques nouveaux cadres embauchés !
Ces cadeaux avaient ajouté au mécontentement des travailleurs de Rhodia, très sollicités pour suivre les objectifs de production. Le mécontentement s'était exprimé fortement et de façon continue tout au long du mouvement contre la réforme des retraites, où grèves et manifestations avaient vu une forte participation des travailleurs de Rhodia. Ce qui fait qu'au deuxième jour de grève sur les salaires, les patrons ont joué la prudence, en pensant aux pertes considérables qu'un conflit long leur coûterait.
Les salariés du groupe sont contents de ces résultats, d'autant plus qu'ils en sont en grande partie les acteurs.