Lors d'une visite effectuée par Strauss-Kahn en Tunisie, celui-ci a été décoré par Ben Ali de l'insigne de grand officier de l'ordre de la République tunisienne. Interviewé sur les conclusions qu'il tirait de sa visite et de ses entrevues avec les dirigeants du pays, le directeur du FMI a alors eu des propos élogieux sur la politique économique menée. « L'économie tunisienne est saine » a-t-il précisé, ajoutant même « qu'elle est un bon exemple à suivre » et que, de ce fait, « le jugement du FMI est très positif ».

Ces paroles ne sont certes pas récentes, puisqu'elles ont été tenues en 2008, mais elles n'ont jamais été démenties par celui qui se pose en expert d'une bonne gouvernance économique. Et ce n'est pas parce qu'à l'époque le parti de Ben Ali était membre de l'Internationale socialiste (il le restera jusqu'au 18 janvier 2011 !) que Strauss-Kahn a fait preuve d'une telle complaisance, mais plus simplement parce que les intérêts des classes privilégiées, en particulier ceux des pays impérialistes, étaient convenablement défendus. En la circonstance, Strauss-Kahn était bien dans son rôle.