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- Lutte ouvrière n°2217
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Leur société
Lycée Perseigne - Mamers (Sarthe) : Une grève d'avertissement
Les enseignants de la SEP, section d'enseignement professionnel, du lycée public de Mamers viennent de réagir par la mobilisation et la grève à la décision prise par le recteur de l'académie de Nantes de fermer le CAP ébénisterie à la fin de l'année scolaire.
Une des plus anciennes du lycée, cette formation délivre en deux ans le diplôme d'ébéniste à des élèves en général motivés. L'enseignement est assuré par trois professeurs, dont deux contractuels.
C'est au cours d'une réunion académique, associant les représentants de la Région, des syndicats d'enseignants et des parents d'élèves, que le recteur a présenté ce projet de fermeture qui ne tient compte ni des élèves ni du personnel. Heureusement, l'information a été rapidement dévoilée et communiquée par des voies syndicales aux principaux concernés. Aussitôt, les 35 enseignants que compte la SEP ont réagi et ont fait grève à 60 % le lundi 10 janvier, et autant le lendemain.
La semaine précédente, ils étaient allés au contact de la population de la ville de Mamers, interpellant les pouvoirs locaux. Ils avaient aussi profité de la présence de Fillon, venu le 8 janvier à Mamers rendre visite aux élus locaux, pour se faire entendre et troubler la cérémonie. Du coup, une réunion a dû être organisée en urgence avec un membre du cabinet de Fillon, le rectorat et la sous-préfète.
Les arguments avancés par le rectorat respirent le mépris social. « À quoi bon une section d'arts dans une ville comme Mamers, où personne n'a les moyens d'acheter des meubles ouvragés. Que les élèves aillent donc en apprentissage ! », aurait déclaré un de ses membres, qui pointait également la diminution très relative du nombre d'élèves dans cette section cette année. Quand il s'agit de faire des économies, tous les arguments sont bons.
Les enseignants ont reçu un accueil favorable de la population locale, très sensible à toute suppression de postes ou d'activité depuis la fermeture de Moulinex encore dans tous les esprits. Leur lutte contre la suppression de cette section rejoint aussi celle des salariés du centre hospitalier menacé de fermeture depuis longtemps.
Après deux jours de grève bien suivis, les enseignants ont le sentiment d'avoir répondu au rectorat comme il se doit. S'il s'entête, tout le monde est prêt à ressortir les banderoles.