Lors de son show télévisé du jeudi 10 février, au soir de la journée de grève appelée par les principaux syndicats enseignants, Sarkozy a affirmé, sûr de lui, que depuis vingt ans il y avait eu 45 000 enseignants en plus, pour 600 000 enfants en moins dans les établissements scolaires.

Ce ne sont déjà pas les mêmes chiffres que ceux qu'il avait avancés un mois plus tôt mais, surtout, ces données n'ont rien à voir avec les statistiques de l'Insee, organisme qui, lui, a la réputation d'être sérieux. En 1990 il y avait 14 828 000 jeunes scolarisés, de la maternelle à l'université, et 14 955 000 en 2009, soit une augmentation de 127 000 élèves et étudiants, auxquels s'ajouteront les 48 000 prévus à la prochaine rentrée. Du côté du personnel, enseignant et administratif, le nombre d'emplois a diminué de près de 44 000 en vingt ans, passant de 1 171 300 à 1 127 745.

Sarkozy n'en est pas à une contre-vérité près, mais elles ne trompent que ceux qui veulent être trompés. Lors de la journée de grève du 10 février, le mot d'ordre était unanime : enseignants, élèves et parents refusent les 16 000 nouvelles suppressions de postes prévues pour la rentrée. Et dans certains établissements la mobilisation n'a pas faibli au lendemain de cette journée.