Au lieu de propriétaires, le gouvernement fabrique des mal-logés09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Au lieu de propriétaires, le gouvernement fabrique des mal-logés

« Progresser vers une France de propriétaires », tel est le leitmotiv du gouvernement Fillon. Ce n'est pas nouveau et tous les gouvernements successifs se sont vantés de favoriser l'accession à la propriété.

Le prêt à taux zéro (PTZ) remonte à octobre 1995, sous la présidence de Mitterrand. Il avait été institué pour tenter de faire oublier « les sinistrés du PAP », autrement dit la ruine de nombreux ménages qui avaient souscrit au prêt jusque-là en vigueur, le « prêt aidé d'accession à la propriété ».

Depuis, les gouvernements ont multiplié les ficelles pourries pour inciter les ménages des milieux populaires à acheter leur logement. Ainsi Borloo a lancé la « maison à 100 000 euros ». Avec Boutin, qui lui succéda, ce fut « la maison à 15 euros par jour ». Elle précisa que ce n'était pas une maison Borloo, tant l'échec de celle-ci avait été patent, et se félicita par ailleurs d'avoir obtenu l'accord des HLM pour qu'ils vendent 40 000 appartements par an. Apparu, l'actuel secrétaire d'État au Logement, maintient un tel objectif, qu'il qualifie toutefois d'ambitieux, et il espère qu'avec la nouvelle formule du prêt à taux zéro la proportion de ménages propriétaires de leur logement passera de 58 à 65 %, pour se rapprocher de la moyenne européenne. Car le gouvernement actuel a accouché d'une nouvelle mouture du prêt à taux zéro, le « PTZ+ ».

Mais la flambée des prix de l'immobilier a entraîné une forte augmentation du taux d'endettement nécessaire à l'acquisition d'un logement, d'où des difficultés accrues pour faire face aux échéances, sans parler des charges de copropriété souvent très lourdes dans les grands ensembles HLM.

Au bout du compte, la menace d'une expulsion ne concerne pas seulement les locataires. Nombre de ceux qui ont tenté d'accéder à la propriété risquent eux aussi de se retrouver sur le pavé.

J. S.

À Paris, la manifestation « pour l'arrêt des expulsions, pour la production massive de logements sociaux et contre le logement cher », partira Samedi 12 mars Place de la République à 14 h 30

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