L'entreprise Pierre Le Goff de Saint-Fons emploie 80 salariés et distribue des produits et matériels d'hygiène et de sécurité aux entreprises. Depuis des mois, la nouvelle direction crée un climat d'insécurité en exerçant des pressions sur les travailleurs pour qu'ils démissionnent (trois l'ont fait) et, quand cela ne suffit pas, en prenant prétexte de prétendues fautes pour les licencier (quatre l'ont été).

Alors mercredi 2 mars une vingtaine de travailleurs ont manifesté leur ras-le-bol de ces méthodes, suite au renvoi à domicile de l'un d'entre eux pour quinze jours. Les dirigeants, surpris par cette réaction, ont expliqué avec condescendance qu'ils avaient mal communiqué, que cela allait changer et que, faute de revendication, il fallait reprendre le travail.

Si bien que les grévistes se sont retrouvés à plus d'une trentaine le jeudi 3 mars et ont revendiqué la levée des sanctions disciplinaires, des embauches, une prime de 150 euros, le paiement des jours de grève, le paiement des heures supplémentaires pour tous, ainsi qu'une hausse de salaire de 50 euros. Le patron accusa les travailleurs de changer de revendication comme de chemise, tenta de les diviser en limitant la prime aux magasiniers et agita la menace sur les emplois. Puis, pendant le week-end, il fit appel à une dizaine de cadres pour préparer les palettes de produits, mais comme ils n'ont pas l'habitude du travail, ce fut sans grand succès.

Toutes ces manoeuvres ont échoué. Et lundi 7 mars les grévistes étaient toujours une quarantaine et c'est réunis en piquet de grève qu'ils prenaient les décisions. La direction a finalement accepté d'ouvrir des négociations.

L'entreprise, appartenant au groupe Pierre Le Goff, leader français dans ce secteur, dont le principal actionnaire est une multinationale britannique Bunzl, a sans problème les moyens de payer et de conserver les emplois, au lieu de chercher à les supprimer en douce.