Sarkozy distribue l'eau bénite09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Sarkozy distribue l'eau bénite

« La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage qu'il faut assumer sans complexe ». C'est ce qu'a déclaré Sarkozy lors d'un récent déplacement au Puy-en-Velay, point de départ médiéval d'une des routes de pélerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, pendant lequel il a parlé avec l'évêque du diocèse et avec des moines.

Cette mise en scène est surtout destinée à l'électorat catholique, composante non négligeable de l'électorat de droite. Et ce n'est pas le premier clin d'oeil très appuyé aux bigots catholiques. Fin 2006, dans un discours de campagne Sarkozy se revendiquait déjà de l'héritage de Jeanne d'Arc et de « 2 000 ans de civilisation chrétienne ». En 2007 il s'était rendu au Vatican et son discours du Latran y avait souligné la prépondérance des religions.

On ne voit pourtant pas de quoi pourrait se glorifier l'Église catholique durant ses 2 000 ans d'existence. D'avoir béni le départ en croisade d'armées allant massacrer les musulmans qui occupaient la Terre (soi-disant) sainte ? D'avoir créé l'Inquisition, d'avoir organisé le massacre de la Saint-Barthélémy ? D'avoir fermé les yeux, à l'instar du pape Pie XII, devant l'arrestation des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale ? L'histoire de l'Église catholique, en France ou ailleurs, regorge d'actes barbares.

Toutefois, en matière de religion, Sarkozy n'est pas que démagogue. Lorsqu'il souligne l'importance des religions, il n'oublie pas qu'elles ont constitué un puissant opium des peuples pour mieux accepter l'exploitation et l'oppression. En quelque sorte, avec cela, Sarkozy s'inscrit dans la continuité du passé.

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