Dans cette entreprise moyenne près de Roissy, un mouvement de protestation a réussi à arracher une augmentation de salaire uniforme de 75 euros brut, soit environ 60 euros net.

Tobler est une entreprise de métallurgie de 84 salariés, dont une trentaine d'ouvriers, spécialisée dans la fabrication de mandrins et systèmes de serrage, essentiellement pour l'industrie automobile. Elle appartient aujourd'hui au groupe japonais Mori Seki, un des premiers constructeurs de machines-outils au monde. Après une année blanche, sans augmentation du tout, la direction ne voulait donner que 1 % d'augmentation générale et 1,5 % en individuelles, en insistant sur le fait que cela ne concernerait que certains cas dits « exceptionnels ». Non seulement ce n'était pas grand-chose, mais c'était le « diviser pour régner ».

Finalement cela s'est retourné contre elle, et a mis tout le monde d'accord. Nous, c'est 100 euros que nous voulions. Après deux rassemblements appelés par le syndicat CGT de l'entreprise, qui ont duré plus d'une heure et réuni la quasi-totalité du personnel, bureaux et ateliers mêlés, craignant une véritable grève, la direction a fini par lâcher 75 euros uniformes. Même si cela ne faisait pas le compte, beaucoup disaient : « 75 euros, c'est la première fois que nous avons une telle augmentation. »

Chacun a vu que, quand on se bat tous ensemble, on peut se faire respecter. Et cela paye, au sens propre du terme. C'est de bon augure pour l'avenir.