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Leur société
Gaz et électricité : Des augmentations scandaleuses
Le prix du gaz va augmenter d'environ 5 % le 1er avril, ce qui fera 20 % en un an. Et le ministre de l'Énergie Éric Besson a annoncé une « légère augmentation » des tarifs de l'électricité cet été, tout en sachant qu'EDF s'est prononcée, elle, pour une forte augmentation.
Ces deux hausses, l'actuelle pour le gaz et la future pour l'électricité, sont aussi scandaleuses l'une que l'autre.
En ce qui concerne le gaz, on connaît la rengaine : les trusts gaziers européens, parmi lesquels GDF-Suez, prétendent qu'ils ne font que répercuter les prix d'achat auprès de leurs fournisseurs, russe (Gazprom), norvégien (Statoil) et algérien (Sonatrach), prix qui seraient indexés sur le cours du pétrole. Mais à quel prix achètent-ils réellement le gaz, c'est un mystère. D'ailleurs les associations de consommateurs réclament la transparence à ce sujet. Il existe une Commission de régulation de l'énergie, qui autorise les hausses des tarifs. Cette commission est forcément au courant des prix qui sont pratiqués. Alors, pourquoi maintenir le secret auprès de la population ?
D'autant qu'une partie du gaz est vendue sur le marché dit « spot », où les prix se sont effondrés. Et GDF-Suez, comme les autres, se fournit en partie sur ce marché. Alors, pourquoi ne pas répercuter cette baisse en faveur des consommateurs ? Il n'y a pas d'autre raison que de soigner les profits de GDF-Suez, préoccupation principale du gouvernement qui n'avait pas hésité à brader GDF à Suez, quitte à sacrifier le peu qui restait de « public » dans Gaz de France.
En ce qui concerne l'électricité, la hausse future n'a même pas un semblant de justification.
Il faut se souvenir que, de 1997 à 2002, les tarifs de l'électricité baissaient régulièrement pour les particuliers. EDF investissait peu ou pas à l'étranger à cette époque. Cela lui permettait de se désendetter et les consommateurs bénéficiaient un peu de cette circonstance favorable. Hélas, EDF s'est mise ensuite à acheter des sociétés d'électricité dans le monde entier, empruntant à nouveau des milliards et répercutant ces dépenses sur les factures des usagers.
À cela vient de s'ajouter le nouveau dispositif de la loi NOME, qui va obliger EDF à vendre le quart de sa production d'origine nucléaire à ses concurrents (belle illustration du principe de libre concurrence !), lesquels pourront la revendre, plus cher évidemment, au public.
Tout ceci va entraîner des hausses de tarifs. Et EDF réclame par avance 5 à 6,5 % de plus par an pendant cinq ans, de façon à rehausser ses prix d'environ 30 % ! Et voilà que la catastrophe de Fukushima arrive fort opportunément, permettant d'invoquer la sécurité dans le domaine du nucléaire pour justifier une énergie plus chère.
Pour le gaz comme pour l'électricité, les hausses sont injustifiées, scandaleuses, et n'ont lieu qu'avec la complicité du gouvernement.