Terminal méthanier de Dunkerque : Peu d'emplois et beaucoup de craintes11/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2232.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Terminal méthanier de Dunkerque : Peu d'emplois et beaucoup de craintes

Sarkozy a annoncé mardi 3 mai la construction par EDF d'un terminal méthanier dans la zone du Clipon à Loon-Plage, près de Dunkerque. Le gaz naturel sera livré sous forme liquide par bateau, déchargé, regazéifié, puis expédié dans le réseau.

Le projet date de 2006. Plusieurs fois reporté faute de financement, il est présenté comme devant compenser les pertes d'emplois subies à Dunkerque ces dernières années. Rien qu'en 2010, la région de Dunkerque a perdu 380 postes de travail parce que les entreprises veulent faire plus de profit en diminuant la masse salariale.

Le terminal méthanier ne créerait à partir de 2014-2015 que cinquante à soixante-dix emplois et nécessiterait une centaine d'emplois indirects. Pour sa construction, on parle, au plus fort de l'activité, d'un chantier de 1 200 travailleurs, et beaucoup moins le reste du temps.

Total, en confirmant en mars 2010 la transformation de la Raffinerie des Flandres de Dunkerque en dépôt, annonçait qu'elle prenait une participation de 10 % dans le terminal méthanier, qui permettrait à des travailleurs d'entreprises sous-traitantes de Total de retrouver un emploi. En fait ces emplois, avant d'être créés, ont déjà été plusieurs fois promis. Par exemple aux 140 travailleurs de Rexam à Gravelines dont l'usine a fermé en décembre 2009.

Cette installation suscite aussi beaucoup d'inquiétude dans la population. Dans cette zone côtière de vingt kilomètres sur cinq à l'ouest de Dunkerque, il y a déjà treize sites classés Seveso - pour les risques qu'ils font courir en cas d'incident - plus la centrale nucléaire de Gravelines. Avec le terminal méthanier, cela fera quatorze. S'il y avait un accident majeur dans une des entreprises, quelles pourraient en être les conséquences en cascade pour les autres, pour les travailleurs et pour la population ?

Les réunions du débat public sur le terminal ont été très suivies. Mais ce n'est pas pour cela que la demande d'associations de défense de l'environnement - d'une installation du terminal méthanier en mer et non pas dans un port, comme c'est le cas à Rovigo près de Venise - a été même examinée. Comme toujours, l'intérêt du capital passe avant celui de la population.

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