G8 de Dauville : Aide à la démocratie en Tunisie, Égypte ? Non, aides aux industriels français01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans le monde

G8 de Dauville : Aide à la démocratie en Tunisie, Égypte ? Non, aides aux industriels français

À l'issue du sommet des chefs d'État au G8, le 28 mai à Deauville, Sarkozy a annoncé une aide internationale à la Tunisie et à l'Égypte d'un montant de 40 milliards d'euros. Présentée comme un soutien à la « transition démocratique » censée émerger dans ces deux pays, cette aide inclut dix milliards promis par le Conseil de coopération du Golfe, qui regroupe six monarchies parmi les plus réactionnaires au monde : le Bahreïn, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Koweït et Oman.

Les autres contributeurs ne sont pas non plus désintéressés. Vingt milliards d'euros sont promis par des institutions telles que la Banque mondiale ou la Banque européenne d'investissement (BEI). Celle-ci agit « dans le sens du développement d'un marché extérieur pour les entreprises européennes », souligne un rapport de l'association des Amis de la Terre. Par exemple, certains projets de la BEI se sont soldés par une privatisation de l'eau qui n'a eu « aucun effet positif » du point de vue de la population qui n'y a pas accès. Enfin, dix milliards d'euros devraient provenir directement des États des pays riches, dont un milliard pour la France.

On imagine déjà que les quelque 1 250 patrons de filiales d'entreprises françaises en Tunisie et leurs homologues en Égypte sont sur les rangs pour que cette prétendue aide au développement tombe dans leur escarcelle. Le Premier ministre, Fillon vient de souligner qu'en tant que troisième bailleur de fonds de l'Égypte, la France est « pleinement à l'écoute » de ce pays pour encourager les patrons français à continuer à y prospérer.

Les aides au « printemps arabe » ne sont qu'un nouvel emballage pour le soutien à Bouygues, Vinci, Danone, Valeo, Veolia, Suez, Air Liquide, France Télécom et autres, et la population tunisienne ou égyptienne risque bien de n'en pas voir la couleur.

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