Agglomération lyonnaise : Alerte au dioxyde de soufre29/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2239.gif.445x577_q85_box-0%2C18%2C234%2C321_crop_detail.png

Leur société

Agglomération lyonnaise : Alerte au dioxyde de soufre

Dans la matinée du 22 juin, une odeur nauséabonde de gaz envahissait plusieurs quartiers du centre de Lyon. Les pompiers recevaient plus d'un millier d'appels et plusieurs immeubles, notamment dans le quartier d'affaires de la Part-Dieu, étaient évacués spontanément.

Deux heures plus tard, la cause était identifiée : la raffinerie Total de Feyzin, au sud de l'agglomération, avait rejeté dans l'atmosphère un taux anormal de dioxyde de soufre, un gaz non toxique mais qui peut être irritant et suffocant. Sous-produit du raffinage, ce gaz est habituellement brûlé dans des torchères. Sous prétexte que les installations défaillantes étaient en cours de réparation, la direction de la raffinerie n'avait pas daigné prévenir la préfecture.

Ce rejet de dioxyde de soufre poussé par le vent du sud dans le centre-ville a provoqué suffisamment de protestations pour que la ministre de l'Environnement, Kosciusko-Morizet, se fende d'un communiqué et demande que Total soit verbalisé.

À vrai dire, les autorités sont beaucoup moins réactives quand les rejets nauséabonds de la raffinerie ou d'autres usines incommodent les plus proches riverains du couloir de la chimie. Car c'est très régulièrement que les habitants de Feyzin, Saint-Fons, Pierre-Bénite ou encore Vénissieux doivent subir les mauvaises odeurs, sinon d'autres rejets plus dangereux. Cela ne justifie en rien ce dernier incident, mais cela montre que les diverses autorités sont plus sensibles aux protestations des beaux quartiers qu'au sort des riverains des installations.

Cet incident, cette fois-ci sans conséquence, révèle le comportement habituel des patrons, dans la chimie comme dans les autres secteurs, qui considèrent qu'ils sont maîtres chez eux et n'ont pas à rendre public un dysfonctionnement même s'il peut provoquer des dommages. Et si les travailleurs sont les premiers exposés aux dangers -- dangers aggravés par la recherche d'économie des dirigeants de Total, Rhodia et autres Arkema et le recours systématique à la sous-traitance -- les riverains aussi sont menacés.

Pour éviter une catastrophe grave, comme celle d'AZF, les patrons doivent être soumis à une obligation d'entretien régulier de leurs installations. Mais il faut aussi imposer la transparence et la publicité la plus complète sur le moindre incident survenant dans les usines.

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