Affaire DSK (suite) : À l'image d'un petit monde... qui n'est pas le nôtre06/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2240.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire DSK (suite) : À l'image d'un petit monde... qui n'est pas le nôtre

On croyait en avoir fini, au moins pour un temps, avec l'affaire DSK et les turpitudes qui l'accompagnent. Patatras ! On nous dit maintenant que, puisque les enquêteurs auraient découvert que son accusatrice avait menti -- et de plus sous serment ! --, cela discréditerait tous ses témoignages. Mais alors, pourquoi accepter de prendre en compte les assertions de DSK ? Car en matière de mensonges, il s'y connaît. C'est en quelque sorte son métier de mentir. Il a menti, et pas qu'une fois dans le passé, à des centaines de milliers d'électeurs à qui il a laissé croire qu'il agissait pour améliorer leur sort, alors qu'il n'en était rien. Il a menti, lui, les siens et tout le petit monde qui était au courant de sa situation, en occultant son mode de vie et la fortune qui était à sa disposition et qui lui offrait une vie de nabab. Ce ne sont après tout que péchés véniels, qui ne choquent ni ses partisans proches, ni ses rivaux au sein du PS, ni même ses adversaires de droite, tant ces choses-là sont plus courantes qu'on ne le croit dans ces milieux.

Celui qui était quand même, ne l'oublions pas, accusé de viol il y a quelques jours encore est donc désormais non seulement disculpé auprès d'une partie de ses partisans, mais présenté comme une victime, presque comme un martyr. On crie même au complot pour blanchir un individu qui est loin d'être un saint.

Cela n'empêche pas certains de considérer qu'il pourrait, et même devrait, de nouveau jouer un rôle de premier plan dans la vie politique. On en a vu d'autres. En Italie par exemple, où les fantaisies sexuelles et autres d'un Berlusconi n'ont pas empêché qu'il soit encore à la tête de son pays. Mais ici, en France, combien de députés, ou même de ministres, choisis en connaissance de cause, traînent des casseroles pour avoir allégrement franchi la ligne blanche de la légalité, pas toujours dans des affaires de moeurs, mais souvent dans des affaires financières.

Cette façon de considérer qu'ils servent le peuple, même si certains se servent au passage, est naturelle et banale. Soit. Mais ça n'est pas du tout la nôtre.

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