Pour tenter de faire accepter la hausse des tarifs de l'électricité de 2,9 % au 1er juillet, EDF s'est offert des encarts publicitaires dans tous les journaux. On peut y lire que « notre électricité est la moins chère parmi nos voisins européens. Et nous comptons bien continuer. » Et en conclusion : « En France, l'électricité est la seule énergie dont le prix est resté stable en euros constants depuis 1998. »

S'il est exact que l'électricité est généralement plus chère dans le reste de l'Europe, car le nucléaire qui produit les trois quarts du courant en France revient pour le moment moins cher que la plupart des autres sources d'énergie privilégiées par les pays voisins, ce qu'EDF oublie de dire c'est qu'elle envisage, au fil des années, de s'aligner sur les tarifs des autres.

EDF oublie aussi de dire que, si les tarifs « en euros constants » seraient restés stables depuis 1998, c'est en masquant le fait suivant : à cette époque justement les prix des factures avaient tout simplement baissé. De quelques pour-cent par an, mais tout de même. Et après quelques années de baisse ils se sont remis à augmenter, ce qui expliquerait la prétendue stabilité « en euros constants ».

Les tarifs avaient baissé grâce au fait qu'EDF voyait à l'époque diminuer son énorme dette (due à la construction des centrales nucléaires dans la période précédente). Et surtout c'était juste avant qu'EDF entreprenne de racheter sur le marché international des sociétés, des centrales, des réseaux de distribution aux quatre coins du monde, qui étaient à vendre, suite à leur privatisation.

Aujourd'hui les investissements (surtout des rachats de sociétés) sont gigantesques, au point que le chiffre d'affaires d'EDF à l'international est presque l'équivalent du chiffre d'affaires en France. Mais ces dépenses se payent et ce sont les consommateurs qui règlent la facture... même quand EDF tente de les bercer par sa campagne publicitaire.