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- Lutte ouvrière n°2257
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Leur société
Expulsions locatives : Une trêve qui ne règle rien
Avec la trêve hivernale, qui commence le 1er novembre, les personnes menacées d'une expulsion de leur logement disposent d'un répit. Cependant, les jugements d'expulsion rendus par les tribunaux se poursuivront pendant tout l'hiver.
Aussi, comme chaque année, les associations de locataires et de mal-logés s'attendent à un nouveau pic du nombre des expulsions à partir de la fin de la trêve, le 15 mars. En réponse à leur demande d'une interdiction des expulsions ou d'un moratoire, le secrétaire d'État au logement Benoist Apparu admet que « toute décision d'expulsion est individuellement un drame », mais c'est pour en arriver à un refus d'interdire les expulsions, car selon lui, cela conduirait à « déresponsabiliser » les gens !
Quant à la responsabilité du patronat qui licencie et baisse le pouvoir d'achat de ceux qui ont encore du travail, il n'en est pas question. Or, elle est à l'origine de l'augmentation du nombre de ménages en situation d'impayés de loyers. Selon la fondation Abbé-Pierre, ce nombre atteint aujourd'hui 500 000, en lien avec une augmentation des loyers de 50 % en dix ans, alors que le pouvoir d'achat n'a pas suivi. Pour casser cette mécanique, c'est le patronat qu'il faudrait « responsabiliser », en interdisant les licenciements et en imposant l'augmentation des salaires en fonction des prix !
Sinon, quel que soit le gouvernement en place, on ne pourra pas stopper cette logique implacable qui conduit de la perte d'emploi à des expulsions locatives de plus en plus nombreuses.