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- Lutte ouvrière n°2260
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Leur société
L' effondrement de l'emploi intérimaire : 20 000 travailleurs jetés à la rue en trois mois
Si l'aggravation du chômage est sensible dans tout le pays, c'est sans doute la situation de l'emploi intérimaire qui est la plus révélatrice. En effet, les licenciements initiés dans le cadre de plans sociaux officiels représentent à peine 10 % des fins de contrats d'interim, qui ne sont en fait rien d'autre que des licenciements. Ainsi, les statistiques officielles sur l'évolution de l'emploi salarié en France au troisième trimestre 2011, qui viennent d'être publiées, indiquent 19 700 postes de travailleurs intérimaires en moins dans cette période.
Les régions industrielles sont particulièrement touchées par des licenciements massifs. Les services officiels s'étonnent d'ailleurs que les demandes d'indemnisation de chômage partiel n'aient pas augmenté dans le même temps. Cela veut simplement dire que les patrons et leurs dirigeants d'entreprises ont choisi en priorité de mettre des dizaines de milliers de salariés à la rue sans rien leur devoir. Et, faut-il ajouter, sans que dans bien des cas ces travailleurs puissent prétendre à la moindre indemnisation quelque peu durable du chômage, car ayant épuisé leurs maigres droits en ce domaine ou n'en ayant pas.
Pour les patrons, supprimer ainsi un emploi, rien de plus facile. Il suffit d'un simple coup de téléphone à la maison d'intérim pour que, dans la journée ou au plus tard quelques jours après, le travailleur se retrouve dehors, sans ressources.
Aujourd'hui, la grande majorité des embauches passe par l'intérim, et au mieux par des contrats à durée déterminée. Alors, ce sont tous les travailleurs, y compris ceux qui sont intérimaires ou précaires, qui doivent être protégés contre les licenciements et voir leur emploi et leur salaire garantis.