Jeudi 1er décembre, trois ouvriers ont été fauchés par un train sur une voie privée, entre Loxéville et Willeroncourt (Meuse), exclusivement réservée aux essais du matériel Alstom. Les victimes faisaient partie d'une équipe d'une douzaine de personnes travaillant pour le compte d'Alstom.

Le tronçon de voie sur lequel l'accident a eu lieu représente 13 kilomètres en courbe, qui avaient été cédés en juillet 2011 à Alstom par la SNCF pour lui permettre d'y effectuer ses essais de nouvelles rames motrices régionales.

Les travailleurs étaient engagés dans la dernière étape des travaux visant à remettre aux normes ces voies de façon à permettre des essais à vitesse élevée, jusqu'à 160 km/heure. Normalement aucun train n'aurait dû circuler sans interruption des travaux.

Sur le réseau ferré SNCF, lorsque des travaux ont lieu sur les voies, une équipe « d'annonceurs » ou de « protecteurs » est placée nettement en amont et en aval des travaux, de façon à alerter de l'arrivée d'un train suffisamment à temps pour que les ouvriers s'éloignent. Dans le cas de cette voie privée, visiblement, une telle protection n'existait pas. Non seulement, selon la CGT, la circulation du train d'essai avait été avancée à la veille du jour prévu sans que les ouvriers du chantier soient avertis, mais le conducteur du train d'essai ne savait pas qu'il y avait une équipe sur la voie.

Autant dire que les circonstances de l'accident accusent durement la société Alstom et sa responsabilité dans la mort des trois travailleurs.