Vendredi 9 décembre, les ouvrières et ouvriers de Sodimédical se sont tous rendus à Troyes, à l'audience du tribunal des prud'hommes, pour obtenir du groupe Lohmann et Rauscher qui contrôle l'entreprise, la reprise du paiement de leurs salaires, interrompu encore une fois depuis septembre.

Pendant ce temps, la direction d'EDF en profitait pour faire couper le courant de leur usine à Plancy, à 40 kilomètres de là.

En effet, EDF réclame le règlement des factures impayées, mais cela depuis huit mois. Le directeur a prétendu que cette coupure intervenue le jour de l'audience était un « concours de circonstance fortuit », mais reconnaissait que le préfet de l'Aube avait été prévenu. Celui-ci a donc laissé faire cette nouvelle attaque contre les salariés. En même temps, l'Urssaf de l'Aube convoquait Sodimédical au tribunal de commerce pour non-versement des contributions sociales depuis février. Mais, lundi 12 décembre, le représentant de l'Urssaf retirait sa plainte et était condamné à verser 500 euros au Comité d'entreprise, en guise de dédommagement.

Cela a été pris comme un désaveu de l'attitude des pouvoirs publics qui, malgré les décisions de justice en faveur des salariés, refusent de donner suite aux plaintes déposées par l'inspection du travail pour les salaires non versés par Lohmann et Rauscher. Personne n'a oublié que le préfet avait débarqué en juillet avec plusieurs dizaines de CRS armés de boucliers, parce que les salariés avaient retenu le directeur quelques heures.

Voilà des mois que les 51 salariés de Sodimédical tiennent bon contre la multinationale Lohmann et Rauscher qui veut liquider l'usine de Plancy en prétendant qu'il s'agit d'un simple sous-traitant. Ils pointent tous les jours comme si l'usine fonctionnait, et ont ainsi empêché la liquidation judiciaire de Sodimédical et obligé le groupe L&R à continuer de leur régler leur salaire.

En retrouvant leur usine sans courant, les salariés sont revenus à Troyes pour occuper l'agence centrale d'EDF, qui est encore ouverte au public à cette heure. Après avoir alerté la presse, et avec l'appui de militants CGT, les manifestants ont obtenu du directeur régional qu'il fasse remettre le courant. À l'avenir il y aura toujours des personnes présentes à l'usine de Plancy, avec un roulement « comme avant, quand on faisait les 2x8 ». Rendez-vous était pris en tête de la manifestation du 13 décembre à Troyes.