Interrogé sur RTL à propos des conditions d'attribution de la retraite à 60 ans à taux plein, François Hollande a tenu à préciser que pour en bénéficier, les salariés devraient avoir 41,5 années cotisées, et pas seulement validées. Cela veut dire, comme il l'a précisé, que les salariés qui auraient connu des périodes de chômage ne pourraient même pas bénéficier de ce droit, déjà limité par le prétendant socialiste.

Les salariés connaissent malheureusement bien la différence entre les années cotisées pour la retraite et les années validées qui sont prises en compte pour les longues carrières. Ne sont pas considérées comme cotisées toutes les périodes de chômage, y compris le chômage partiel de longue durée supérieure à trois mois ; mais aussi tous les arrêts maladie de longue durée, les arrêts supérieurs à trois mois pour la maternité ou pour élever ses enfants, les accidents du travail, les formations de longue durée et tout ce qui est considéré comme revenu de remplacement. C'est dire si cela concerne une très grosse majorité de salariés à 60 ans. C'est tellement vrai que près des deux tiers des salariés arrivant à 60 ans et voulant prendre leur retraite - lorsque c'était encore possible - étaient déjà sans activité salariée : au chômage, en invalidité ou en longue maladie, etc.

Cette nouvelle reculade, annoncée comme si de rien n'était, est rien moins qu'une infamie. La seule petite mesure sociale en faveur des salariés du programme de Hollande disparaît ainsi alors qu'on est encore à deux mois de l'élection !

Le monde du travail est prévenu, il savait déjà qu'il n'avait que le pire à attendre de Sarkozy, il peut vérifier chaque jour un peu plus qu'il n'aura pas mieux à espérer de la part de Hollande.