Parce qu'ils en ont assez de voir les prix de tout ce qui est indispensable à la vie s'envoler sans que leurs salaires suivent, les travailleurs de CDiscount, entreprise de vente à distance établie à Cestas, ont fait grève le 8 mars et le 9 mars. Ils ont écrit sur leurs banderoles « Marre des salaires CDiscount », « Pas de respect, pas de partage des profits, pas de travail ».

Lors de la récente négociation annuelle des salaires (NAO), la direction a accordé 2,5 % d'augmentation, à peine 0,4 % de plus que l'inflation. CDiscount appartient au groupe Casino, c'est une entreprise florissante qui a fait un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros en 2011, en augmentation de 14,5 %. Chacun des mille salariés de CDiscount rapporte un million de chiffre d'affaires par an.

Malgré cela, la direction a refusé de répondre aux revendications du personnel : « Une seule des lignes de vos revendications mettrait la rentabilité de l'entreprise en péril. » Elle a écarté délibérément de la NAO la revendication d'un treizième mois. Elle refuse de négocier une prime d'ancienneté dans une entreprise où, après dix ans, un travailleur peut rester bloqué à un salaire de 1 600 euros brut (1 200 net) pour 39 h. Quant à accorder une augmentation de salaire de 200 euros brut pour les ouvriers, employés et agents de maîtrise comme le réclament les salariés, elle préfère recourir à des augmentations individuelles et donner des primes comme celle reçue à Noël : la plupart ont touché un euro brut !

Il y a un mois, les salariés de CDiscount avaient débrayé spontanément pendant une journée, cette fois ils ont fait deux jours de grève, logistique et bureaux réunis. Le mécontentement persiste. Les travailleurs de CDiscount ont promis à leur direction qu'ils saisiront toutes les occasions d'arracher leur augmentation.