Grand Lyon -- Communauté urbaine : Les éboueurs s'opposent à la privatisation22/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2277.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grand Lyon -- Communauté urbaine : Les éboueurs s'opposent à la privatisation

En grève depuis le 12 mars, les éboueurs du Grand Lyon protestent contre la décision de son président, Gérard Collomb, également maire socialiste de Lyon, de réorganiser les secteurs de collecte des ordures entre sociétés privées et régie publique. Ils craignent que l'activité ne soit progressivement entièrement transférée au privé.

Actuellement, des entreprises privées, dont Veolia, assurent en délégation de service public le ramassage des ordures dans cinq arrondissements de Lyon sur neuf, ainsi que la moitié de Villeurbanne et une partie de la banlieue. La nouvelle répartition prévoit de donner au privé la totalité de Lyon et Villeurbanne, tandis que la régie publique s'occuperait des 56 communes périphériques.

Les travailleurs ont bien compris que cet échange apporterait d'abord une dégradation de leurs conditions, avec de plus grandes distances à parcourir, donc plus de temps de travail. Mais de plus ils estiment que cette nouvelle répartition sera avantageuse pour le privé, parce qu'il aura la zone la plus concentrée. Les grévistes réclament donc le maintien de la situation actuelle, estimant qu'il n'y a aucune raison de favoriser le privé dans cette activité d'utilité publique.

Les organisations syndicales ont mis en avant une autre revendication : ne plus travailler les samedis. Cela plaît aussi aux travailleurs, qui considèrent que cinq jours d'un travail harassant c'est bien suffisant. La direction se dit intransigeante sur la réorganisation, mais sans doute prête à des concessions sur les samedis.

Les conséquences de la grève se voient... et se sentent de plus en plus dans les quartiers de Lyon et de banlieue qui ne sont pas collectés. De leur côté, les grévistes semblent déterminés et ont même renforcé leur mouvement face aux provocations des responsables du Grand Lyon : à la fin de la semaine, lorsqu'ils ont tenté de faire faire le travail par des intérimaires, les grévistes ont bloqué les dépôts de Villeurbanne et de Gerland pour empêcher les camions de sortir. Cependant, une partie du collectage des grévistes a été assuré par le privé. Et le ton est monté d'un cran lorsque le responsable de la propreté au Grand Lyon, Thierry Philip (PS), a osé prétendre que les éboueurs du service public étaient bien payés pour peu d'heures effectivement travaillées.

Suite au blocage des dépôts, la mairie a fait assigner les responsables syndicaux en justice pour entrave à la liberté du travail. Mais cela n'a fait qu'augmenter la colère et la mobilisation des grévistes. Une manifestation était organisée lundi 19 mars pour accompagner les syndicalistes au tribunal... où ils ont appris que l'assignation était levée. Cela a été pris comme un premier recul de la municipalité et a conforté les grévistes pour continuer et amplifier leur mouvement, qui rassemble selon les syndicats 70 % des éboueurs.

Un appel à étendre la grève à l'ensemble du personnel de nettoyage a été lancé pour jeudi 22 mars. Car, comme le disait un géviste, « c'est un comble de voir un maire PS favoriser ainsi une entreprise privée au détriment du public ».

Partager