Le mercredi 28 mars, une grande partie du service d'Hématologie de l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) a fait grève pour montrer son désaccord envers la direction et sa politique. Depuis des semaines elle fait pression sur la cadre supérieure du service, voulant lui imposer de changer d'affectation. Cette cadre est en effet une épine dans le pied de la direction, puisqu'elle n'a pas hésité à s'opposer aux projets de réorganisation qui visaient à rouvrir trois lits en Hématologie... mais sans embaucher de personnel en conséquence.

Aides-soignantes et infirmières sont toutes d'accord pour rouvrir des lits, mais pour cela il faut recruter de nouveaux collègues ! Elles ne peuvent accepter de travailler plus qu'elles ne le font déjà, ni de jouer les pions dès qu'il faut remplacer des collègues dans l'un des quatre autres hôpitaux parisiens du « pôle » auquel Saint-Antoine est désormais rattaché. Si la direction manque de bras, il faut qu'elle embauche.

Le service s'est donc fait entendre dans l'hôpital par une journée de grève bruyante et animée, installant un piquet de grève dès le matin et distribuant des tracts aux collègues des autres services et aux patients. Il a ensuite défilé en manifestation dans l'hôpital, finissant la journée par un grand pique-nique sur une des pelouses.

Il faudra une lutte d'ensemble pour mettre fin à cette politique d'économies faites sur le dos du personnel et des patients. Mais cette réaction de l'Hématologie, et d'autres, montre en tout cas que toutes les attaques que l'AP-HP prévoit pour l'avenir ne passeront pas comme une lettre à la poste.