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- Lutte ouvrière n°2280
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Protection judiciaire de la jeunesse : « Ouvrez une école, vous fermerez une prison » (Victor Hugo)
Vendredi 6 avril, les personnels de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse, service éducatif dépendant du ministère de la Justice) avaient décidé une journée de grève. Une manifestation dans le Palais de justice, puis une conférence de presse sur les marches du Palais, et enfin une rencontre à la Bourse du travail de Paris rythmaient cette journée.
Ces personnels souhaitaient manifester leur réprobation devant le cours toujours plus répressif du travail qui leur est confié. Fidèles au principe de la primauté de l'éducatif qui avait présidé à la création de la PJJ, ils regrettent le recentrage progressif sur les structures d'enfermement. Bien placés pour vérifier tous les jours que les « jeunes en danger » qu'ils sont censés protéger et les « jeunes délinquants » dont ils doivent accompagner les peines sont souvent les mêmes, ils réaffirment donc la nécessité première d'un travail préventif d'accompagnement et d'éducation.
Or les décisions de ces dernières années -- en particulier des lois récentes comme la loi Mercier -- vont dans le sens inverse. La justice des mineurs a été durcie, jusqu'à la rendre parfois plus sévère que celle des majeurs. Dans le même temps, les personnels PJJ qui avaient mis sur pied par exemple des dispositifs visant l'insertion et l'accompagnement des jeunes en difficulté ont été redéployés sur des structures fermées, et leurs missions ont été de plus en plus focalisées sur la répression, avec le développement des Centres éducatifs fermés et des Établissements pénitentiaires pour mineurs. Sans parler des jeunes majeurs, qui se retrouvent sans accompagnement, mais aussi sans travail, voire sans papiers...
Les organisateurs de cette journée avaient envoyé un questionnaire aux dix candidats à l'élection présidentielle, pour connaître leurs options sur ces orientations. Seuls Nathalie Arthaud et Jean-Luc Mélenchon ont répondu et envoyé un représentant. La porte-parole de Nathalie Arthaud s'est déclarée bien sûr pour le développement de moyens éducatifs suffisants, pour éviter à tout prix l'emprisonnement et l'enfermement, aux conséquences désastreuses chez les jeunes, et a réaffirmé qu'une société qui enferme sa jeunesse est une société condamnée.