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- Lutte ouvrière n°2288
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Dans les entreprises
SNCF Orléans-les-Aubrais : La direction continue de jouer avec la peau des cheminots !
Une nouvelle fois, dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 mai dernier, vers 1 h 30, trois travailleurs du rail ont failli perdre la vie sur un chantier de remplacement d'aiguillage, en gare des Aubrais-Orléans.
Ce chantier était une fois de plus très mal organisé, les cheminots et l'encadrement en nombre insuffisant. Fait nouveau, l'annonce de l'arrivée d'un train, à l'aide de trompes très puissantes, était sous-traitée à une société privée.
Vers 1 h 30, alors qu'un train survenait sur une voie contiguë au chantier, les jeunes annonceurs de cette société qui n'ont pas plus de six mois d'ancienneté dans ce métier, n'ont actionné leur trompe qu'une seule fois à l'approche du train. Le bruit étant infernal sur ces chantiers, les agents n'ont pas entendu le signal. Deux cheminots qui contournaient le chantier, car l'entrevoie était obstruée par du matériel de soudage, n'ont eu la vie sauve que parce que le conducteur du train a sifflé longuement et qu'ils ont pu se jeter à terre. Un conducteur d'engin de la société privée, qui se trouvait lui aussi dans l'entrevoie, a pu se réfugier dans son engin au dernier moment car les cheminots lui ont crié qu'un train arrivait sur lui !
Après quatre accidents mortels depuis le début de l'année et de nombreux accidents évités de justesse, la SNCF persiste dans sa volonté de privilégier la rentabilité au détriment des conditions de travail et de la vie des travailleurs du rail. Les effectifs sont tellement insuffisants que les horaires de ce chantier, prévus de 21 h à 5 h, ont été largement dépassés. Les nuits, en cette saison, sont particulièrement exténuantes, car on va se coucher quand il fait déjà jour. L'annonce de l'arrivée des trains, qui auparavant était faite par des cheminots, est maintenant confiée à de telles sociétés privées (filiales de la SNCF !) dont les agents n'ont aucune connaissance précise des lieux où ils interviennent, contrairement aux cheminots des brigades voies qui travaillaient sur leur secteur.
Tous les cheminots présents ont eu une peur bleue. Et surtout, une colère froide en pensant que trois des leurs auraient pu perdre la vie, à peine deux mois après l'accident de Toury, où un jeune camarade de 22 ans a trouvé la mort.
La direction n'avait pas jugé utile de prévenir le CHS-CT de ce qui a failli se transformer en accident grave. Mais dès le lendemain, les militants du CHS ont réuni leurs camarades. Ensemble, ils ont décidé d'exercer leur droit de retrait et le chantier est arrêté depuis.
Il y a une profonde colère contre les pratiques de la direction qui ne met pas en place les effectifs suffisants et compétents, qui sous-traite tout, y compris la sécurité. De nombreux cheminots veulent l'exprimer à l'occasion de la journée nationale de grève des cheminots de l'Équipement, le jeudi 7 juin, avec rassemblement devant la direction à Paris.