Dans les Pyrénées-Orientales, ces derniers mois, un hypermarché et cinq supermarchés sous enseigne « Carrefour Market » ou « Champion » (groupe Carrefour) sont passés sous enseigne « Intermarché ». Ce changement résulte de la vente par Carrefour des 50 % de parts qu'il détenait au sein de la société Altis, propriétaire de vingt hypers et supermarchés dans le sud-ouest. Et c'est Intermarché qui a racheté le tout pour renforcer son implantation dans la région.

Carrefour a encaissé pour cette vente environ 150 millions d'euros, qui sont allés remplir les poches des actionnaires.

Quant aux salariés des magasins qui sont ainsi vendus de groupe en groupe dans le cadre de ce grand jeu de monopoly, c'est bien sûr le cadet des soucis des dirigeants et des actionnaires de ces trusts de la grande distribution. Dans le département, ce sont 400 travailleurs qui sont ainsi « cédés » avec les murs. Leur emploi n'est garanti par la loi que pendant quinze mois, et les salariés concernés s'inquiètent à juste titre de ce qu'ils perdront des maigres avantages acquis au sein du groupe Altis. Car Intermarché revendra lui-même ces magasins à des indépendants adhérents du groupement, des patrons dont on est sûr que le premier objectif sera de rentabiliser au plus vite leur investissement en payant des salaires au minimum.

Reste aux travailleurs de ces magasins à troubler leur petit jeu, en montrant qu'ils ne sont pas des pions. Ils ont en tout cas raison de se préparer à défendre leurs intérêts vitaux, face à tous ces requins.