Traité européen : Une diversion15/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2298.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Traité européen : Une diversion

Le Conseil constitutionnel vient de rendre son verdict. Un simple vote au Parlement sera suffisant pour que soit ratifié par la France le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG).

Ce traité vise, entre autres, à instaurer une « règle d'or » limitant le déficit budgétaire structurel à 0,5 %. Sous la houlette de Sarkozy et Merkel, les dirigeants des 25 pays européens avaient le 25 mars 2012 énoncé cette norme... qui s'ajoute aux précédentes. Les accords de Maastricht avaient déjà instauré en 1992 un maximum de 3 % de déficit du budget de l'État et une dette publique qui devait rester inférieure à 60 % de leur PIB.

On sait ce qu'il est advenu de ces fameuses règles : depuis l'éclatement de la crise financière en 2008, les déficits publics de l'ensemble des pays ont explosé. Ainsi, en 2011, la dette publique de la France était de 86 % de son PIB et son déficit budgétaire de 5,2 %. Aucun pays n'a respecté les critères d'appartenance à l'Union européenne.

Alors, demain, ce seuil devrait-il être au-dessous de 0,5 % ? À d'autres ! Ce critère servira tout au plus d'alibi aux gouvernements pour justifier les mesures d'austérité.

Ces traités ne sont que des paravents. Faire de ces documents la cause des mauvais coups est une mystification, une diversion à laquelle se prêtent le Parti communiste et le Parti de gauche de Mélenchon.

Ils font en effet campagne pour réclamer un référendum et se distinguent par une surenchère cocardière qui consiste à rendre ce traité responsable de la situation des classes populaires.

Éric Coquerel (Parti de gauche) a dénoncé la « remise en question de la souveraineté nationale sur le budget ». Le Parti communiste, pas en reste, parle d' « un coup de poignard contre la république » et condamne « le transfert total de la souveraineté budgétaire de l'État vers des autorités extérieures au pays », prétendant que « cet oukase va constituer un cadenas austéritaire contre toute politique de gauche ».

En fait, en reprochant au gouvernement français d'être soumis à l'Europe, à Merkel, ils gomment sa soumission bien réelle au patronat français. Ils se placent ainsi sur le terrain qu'affectionne l'extrême droite.

Le patronat bien de chez nous taille à la hache dans les emplois, acculant les travailleurs à défendre leurs conditions d'existence. Ce n'est pas un référendum sur un énième traité qui les aidera à se protéger.

Il leur faut un plan de riposte qui formule clairement les objectifs leur permettant de ne pas payer la crise des capitalistes.

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