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Leur société
Travail saisonnier, exploitation garantie
Selon une enquête du journal Le Parisien, certains jeunes travaillant pendant les vacances d'été sont embauchés en CDI par des patrons qui les licencient avant la fin de la période d'essai de deux mois. Ainsi, ces patrons évitent de payer la prime de précarité à laquelle a droit tout employé en contrat temporaire.
Cette pratique est illégale. Mais, comme le dit un des PDG épinglés, « le droit du travail français est trop compliqué ». Autant donc s'asseoir dessus ! Mais cette politique n'est qu'une des nombreuses arnaques que subissent beaucoup de travailleurs saisonniers.
Bien sûr, les situations sont diverses. Les saisonniers sont environ deux millions, dont 800 000 dans l'agriculture et autant dans le tourisme, le reste se trouvant dans les supermarchés des zones touristiques, les collectivités locales, etc. Certains travaillent à la saison depuis des années. Ils ont alors le plus souvent un contrat de travail particulier qui ressemble au CDD, mais qui ne donne pas droit non plus à une prime de précarité. Une entreprise comme la Compagnie des Alpes, qui gère plus d'une dizaine de domaines skiables, le parc Astérix et le Futuroscope, emploie ainsi environ 60 % de salariés saisonniers.
Les autres saisonniers, les plus nombreux, sont ceux des jobs d'été. Ils sont souvent jeunes et dispersés dans de petites structures, sans bien connaître leurs droits. On trouve aussi de plus en plus de chômeurs qui n'ont pas d'autre choix que d'accepter ce type de travail. Selon une association qui s'occupe des saisonniers jeunes, 18 % d'entre eux n'ont pas droit à un repos hebdomadaire et 20 % font des heures supplémentaires non payées. À cela s'ajoutent les difficultés pour trouver un logement abordable, en particulier dans les zones touristiques, avec pour conséquence les temps de déplacement parfois très longs pour se rendre à leur travail.
Nombre de patrons profitent de la situation pour escroquer ces jeunes travailleurs, qui ne se laissent pas toujours faire. Ne serait-ce qu'en s'adressant aux syndicats qui, chaque année en septembre, voient arriver dans leur permanence des jeunes qui contestent les attaques dont ils sont victimes.