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- Lutte ouvrière n°2310
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Dans les entreprises
Centre des Finances publiques de Paris 8e : Victoire pour les travailleurs du ménage
Les salariés de TFN-Atalian, chargés du ménage dans le centre des Finances publiques de Paris 8e, viennent de remporter une victoire face à leur employeur.
Ils avaient commencé, début octobre, par adresser leurs revendications par courrier à TFN-Atalian. Sans réponse, six d'entre eux sur huit décidèrent de se mettre en grève le 22 octobre, distribuant à la sortie des bureaux un tract d'information aux employés des Finances. Ils revendiquaient notamment trois heures de paie minimum par jour, une prime de fin d'année, la reconnaissance des qualifications.
Depuis que TFN-Atalian avait remporté le marché du nettoyage de la DRFIP (Direction régionale des finances publiques), qui comporte plus de trente sites, les conditions des employés du ménage s'étaient dégradées. Il n'y avait plus de prime de fin d'année, les nouveaux salariés n'avaient plus que 2 heures 30 au lieu de 3 heures pour faire le même travail, le Pass Navigo pour les transports n'était plus systématiquement remboursé, ils ne recevaient chacun qu'une seule blouse de travail initiale, aucune formation professionnelle ne leur était proposée et tous les salariés, même avec plusieurs années d'ancienneté, restaient à l'échelon 1 de la convention collective, au niveau du smic horaire.
Dès le lendemain 23 octobre, le directeur d'agence TFN-Atalian venait sur place et cédait sur le remboursement d'une partie des frais de transport, la reconnaissance de la qualification de chef d'équipe d'une salariée, la formation professionnelle, une trousse de pharmacie et des chaussures de sécurité. Mais c'était loin du compte, et les grévistes décidèrent de poursuivre, se retrouvant chaque jour. Le 24 octobre, accompagnés de militants syndicaux du centre, ils se rendaient sur un site des Finances du 2e arrondissement pour y rencontrer leurs collègues du nettoyage. L'accueil fut bon, et pour cause, ceux-ci connaissent les mêmes conditions de salaire et de travail.
Le lendemain, les grévistes déposaient leurs revendications sur les bureaux des cinq cents employés du centre des Finances du 8e, puis une pétition de soutien et une collecte étaient organisées à la cantine auprès des employés déjeunant là, agents des Finances et du Travail.
Mardi 30 octobre eut lieu un rassemblement des grévistes, soutenus par des agents des Finances du 8e et d'autres arrondissements, des salariés TFN-Atalian d'autres sites, des militants syndicaux et politiques.
Visiblement consciente du risque d'extension de la grève à d'autres sites, la direction de TFN vint sur place négocier dès le lendemain. Elle prétendait choisir la délégation, la limitant à deux ou trois grévistes, et rejetant la présence de militants syndicaux des Finances, souhaitée par les employés du nettoyage. Les grévistes ayant refusé tout net, les directrices firent une fausse sortie, réapparaissant une heure plus tard après avoir compris -- ou transmis -- que le mouvement de grève pouvait faire des émules.
Quatre heures plus tard, le protocole préparé par les grévistes était signé par les représentantes de la direction de TFN-Atalian, avec leurs principales revendications : les salariés à 2 h 30 passeraient à 3 heures, la salariée faisant fonction de chef d'équipe serait payée comme telle, celle en CDD passerait en CDI, les jours de grève seraient payés.
Une semaine et demie de grève et la solidarité des autres salariés TFN comme de ceux des Finances, voilà ce qui a permis aux grévistes d'obtenir gain de cause, de reprendre le travail la tête haute et décidés à le faire savoir aux salariés des autres sites.