Le projet d'aéroport à Notre Dame-des-Landes n'est pas nouveau. En 1974, le département de Loire-Atlantique s'était porté acquéreur de 1 225 hectares de terrain en vue de construire un nouvel aéroport. Le projet a dormi dans les cartons jusqu'en 2008, lorsqu'il a été déclaré d'utilité publique par le gouvernement Sarkozy, soutenu par les élus UMP et chaudement applaudi par les élus PS et PCF à la tête des conseils généraux et régionaux des Pays de Loire et de Bretagne.

En 2011, un arrêté préfectoral a autorisé les démarches pour l'expropriation des maisons (225 propriétaires) et des terrains de 40 exploitations agricoles, soit 1 650 hectares. La contestation a alors commencé à s'organiser autour d'agriculteurs désireux de garder leurs terres et soutenus par un collectif. Elle a ensuite pris de l'ampleur à l'approche de l'élection présidentielle.

Cette opposition au projet interpellait Hollande, futur président de gauche, et Jean-Marc Ayrault, alors maire de Nantes et l'un des plus ardents défenseurs du nouvel aéroport. Pour les élus d'Europe-Écologie les Verts, élus sur des listes de gauche à la mairie de Nantes, mais aussi au département et à la région, le projet était difficile à avaler. Ce qu'ils ont fait pourtant sans état d'âme, dans un accord passé avant l'élection présidentielle en échange d'un groupe à l'Assemblée et de deux ministres ! Les protestations des militants locaux et de ceux qui manifestent aujourd'hui n'ont pas pesé lourd dans la balance...