À l'usine de Compiègne de la cartonnerie Allard, qui compte près de 120 salariés sur les 500 de cette PME, la direction est venue annoncer mi-janvier que l'ensemble du groupe était vendu. Elle a précisé que les avantages des ouvriers ne seraient pas touchés. Cela n'a convaincu personne, d'autant que, après avoir fait courir des bruits de vente, puis finalement annoncé fin octobre l'ouverture du capital « partiellement ou totalement », le patron avait prétendu qu'il n'était plus question de rien.

Les ouvriers n'ont par conséquent aucune confiance dans ces promesses de patron. Le 9 novembre dernier, ils avaient déjà débrayé pour affirmer que, quel que soit le nom du futur patron, il n'était pas question d'accepter qu'il touche même à un seul emploi ou à un seul centime d'euro de leur revenu.

Allard s'est enrichi sur le dos des travailleurs année après année depuis... la fin des années 1920. Tout comme la cartonnerie du Valois, futur propriétaire principal si d'ici là d'autres nouvelles ne viennent pas contredire ce que le directeur est venu annoncer, il s'agit d'entreprises prospères. Allard est peut-être une PME, mais elle a affiché des bénéfices durant toutes ces années. Alors, si les membres de la famille Allard ne veulent plus faire de cartons, la fortune amassée grâce au travail de générations d'ouvriers qui y ont souvent laissé leur santé doit servir à garantir l'emploi et les salaires de tous les travailleurs.