Du 15 au 17 janvier, une vingtaine de facteurs, soit les deux tiers environ de ceux du centre de distribution d'Amboise, ont fait grève pendant trois jours pour protester contre l'utilisation sans cesse croissante de la « sécable ». Il s'agit du procédé qu'emploie La Poste pour faire distribuer les tournées de facteurs absents par ceux qui sont présents, en plus de leur tournée habituelle, et ce sans payer le temps supplémentaire effectué. Théoriquement mise en place les jours de trafic plus faible, la sécable devient un moyen courant de faire distribuer le courrier quoi qu'il arrive, aux dépens des facteurs.

Le 3 janvier, qui n'était pas un jour de faible trafic, quand la direction d'Amboise a voulu imposer la sécable, une bonne partie des facteurs ont refusé de la faire, s'en tenant à leur tournée habituelle. Il s'en est suivi des sanctions : retenue d'une journée pour les fonctionnaires et avertissements pour les facteurs de droit privé. Ce sont ces sanctions qui ont déclenché la colère et le dépôt d'un préavis de grève. Du coup, des revendications concernant les conditions de travail, le paiement des heures supplémentaires et le comportement des responsables se sont ajoutées à la demande de levée des sanctions.

La direction de La Poste a refusé de les satisfaire. Mais le coup de colère des facteurs d'Amboise n'est pas passé inaperçu auprès de leurs camarades facteurs et guichetiers du département, qui vivent quotidiennement les pressions et les horaires à rallonge.