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- Lutte ouvrière n°2328
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Leur société
Après la journée de la femme : De belles paroles sur l'égalité, non suivies d'effets
Quel besoin de signer un accord de ce genre, qui plus est, limité à une catégorie de travailleuses, alors que le principe de l'égalité professionnelle est inscrit dans la loi ou, faudrait-il plutôt dire, dans les lois ? Car il y en a eu, des lois, pour interdire les discriminations au travail entre hommes et femmes, que ce soit dans le montant du salaire, le déroulement de carrière, la promotion, etc., discriminations qui se poursuivent même après la période de travail puisque les pensions de retraite des femmes sont en moyenne inférieures de 42 % à celles des hommes.
Déjà en 1946, la Constitution supprimait la notion de « salaire féminin » et proclamait : « À travail égal, salaire égal ». Il fallut pourtant attendre 1972 pour qu'une première loi sur ce sujet soit votée ; elle ne fut jamais appliquée. Même sort pour la loi Roudy de 1983, la loi Génisson de 2001, et celles votées en 2004, 2006 et 2011, sans parler des décrets allant dans le même sens ! Il y a donc fort à parier que cette égalité au travail n'ira pas au-delà de la journée de la femme et que l'accord finira, comme les précédentes lois, aux oubliettes.
Sur la route, quand un automobiliste ne respecte pas la loi, en l'occurrence le code de la route, il est sanctionné par une amende. Il en va de même dans la vie sociale, où celui qui viole la loi est passible des tribunaux. Mais quand il s'agit des lieux de travail, les patrons peuvent se permettre d'enfreindre la loi en toute impunité, à commencer par l'État-patron qui leur donne l'exemple puisque, entre autres inégalités de traitement, les femmes sont payées 18 % de moins que les hommes dans le secteur public.