Dans un article du samedi 9 mars sur la manifestation des salariés de Goodyear, les journalistes du Figaro s'y sont mis à trois pour semer du venin contre les travailleurs. Pour eux, il est bien sûr normal que, lorsque les salariés menacés de licenciement viennent manifester au siège de leur entreprise, les CRS soient présents. Passons. Passons aussi sur le fait qu'ils aient vu cette manifestation jeudi soir 7 mars, alors qu'elle a eu lieu le matin... mais peut-être n'étaient-ils pas encore là lorsque les cars des salariés, partis à 6h30, sont arrivés vers 9h30 au siège à Rueil-Malmaison.

Mais leur zèle ne s'arrête pas là. En effet ces journalistes citent un officier de police qui affirme que, parmi les manifestants, il y a des « individus violents » dont « beaucoup viennent d'autres sites en lutte, chez PSA ou ArcelorMittal ». Stupeur à la lecture de cet article parmi les grévistes de PSA, qui n'étaient pas à Rueil puisqu'au même moment ils manifestaient à Roissy avec les salariés du Fret d'Air France, en grève eux aussi. Les journalistes ajoutent : « Souvent mis en examen pour de précédent débordements, ces bras durs de la CGT et de Lutte Ouvrière se retrouvent souvent à faire le coup de poing aux côtés des anarcho-syndicalistes. » Qui, où, quand, comment ? le lecteur n'en saura rien. Le but du journal n'est pas d'informer mais de faire peur aux bourgeois.

Tant mieux si les ouvriers en grève de PSA-Aulnay les inquiètent. Cela prouve simplement que les patrons savent que la lutte de classe qu'ils mènent contre les travailleurs peut leur revenir en boomerang.