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- Lutte ouvrière n°2331
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Leur société
Contrats de travail : Toujours plus de précarité
Selon le ministère du Travail, près de 82 % des embauches actuelles dans les entreprises de plus de dix salariés se font en CDD, soit pour une période de dix-huit mois maximum. Alors qu'en 2000 un tiers des contrats de travail étaient des contrats courts en CDD, aujourd'hui ils représentent les deux tiers.
Selon un organisme économique, l'Office français des conjonctures économiques (OFCE), le CDD « est devenu la norme au niveau des embauches ». En effet les CDI ne représentent plus que 2,4 % de celles-ci.
C'est dire que parallèlement à la montée du chômage, qui est continue maintenant depuis vingt-deux mois, la précarité des salariés est en hausse, puisque le quart des chômeurs sont des ex-CDD dont le contrat est arrivé à expiration.
Ces travailleurs précaires sont en majorité des jeunes, des femmes et des employés du secteur des services. Les témoignages des salariés victimes de ce système sont éloquents. Ils ou elles dénoncent des « salaires au raz des pâquerettes » et des emplois « où l'on recommence à zéro à chaque coup ». Les périodes de chômage alternent avec des périodes en CDD, ou réciproquement, ce qui rend impossible pour les plus jeunes de quitter le domicile des parents ou d'obtenir ne serait-ce qu'un crédit auto.
En janvier dernier, Michel Sapin, le ministre du chômage, pardon, du Travail, avait déclaré vouloir « faire en sorte que le CDI redevienne une forme normale d'embauche », pour finalement applaudir à l'accord dit de « sécurisation de l'emploi », qui propose un CDI qui a tout d'un emploi en CDD puisqu'il sera « flexibilisé » en facilitant les licenciements et le recours au chômage partiel. Un tour de passe-passe qui, malgré toutes les bonnes paroles qui l'accompagnent, ne créera pas d'emplois durables.