Réforme des retraites : Hollande annonce la couleur03/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2331.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme des retraites : Hollande annonce la couleur

Le 28 mars sur France 2, Hollande a confirmé qu'une réforme des retraites était en préparation. Une commission sur l'avenir des retraites a été chargée de faire des propositions.

En attendant, Hollande s'est déclaré partisan d'un allongement de la durée de cotisation. « Mais on n'en aura pas fini pour autant », a-t-il ajouté, sans exclure d'autres mesures, comme par exemple la désindexation des pensions de retraite sur les prix, autrement dit la baisse de leur pouvoir d'achat, mesure qu'il juge « très courageuse » et « très responsable », déjà adoptée le 13 mars dernier par les représentants patronaux et syndicaux qui gèrent le régime des retraites complémentaires.

Dans une interview au Journal du Dimanche du 31 mars, Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, a assuré qu'il n'était pas question de toucher à l'âge légal de départ en retraite, porté progressivement à 62 ans jusqu'en 2017 depuis la réforme de Sarkozy de 2010. Et il s'est déclaré, lui aussi, partisan de l'allongement de la durée de cotisation. « L'espérance de vie a considérablement augmenté, a-t-il expliqué. On vivra plus longtemps à la retraite que nos parents et grands-parents. Tout le monde le comprend. Mais les régimes de retraite seront en déficit de 20 milliards d'euros en 2020 si nous ne faisons rien. » Il a ajouté qu'il « préserverait les petites retraites ». Mais, donc, pas les autres.

Les réformes des retraites se suivent et se ressemblent. Les arguments pour justifier les mesures annoncées ne sont pas moins faux, pas moins hypocrites quand c'est Hollande qui les utilise que quand c'était Sarkozy.

Recul de l'âge légal de départ à la retraite, façon Sarkozy , ou augmentation de la durée de cotisation, façon Hollande, le but est le même : non pas accroître la durée d'activité, ce qui dépendrait des employeurs, mais baisser le montant des pensions de tous ceux et celles qui, en raison des périodes de chômage, de travail à temps partiel, de contrats précaires, n'auront pas pu accumuler le nombre de trimestres requis. Et ils sont de plus en plus nombreux.

Cette baisse programmée des retraites est inacceptable, avec Hollande comme avec Sarkozy. Les 20 milliards de déficit invoqués par Hollande pour justifier sa réforme n'ont rien à voir avec la démographie, ni avec l'évolution de l'espérance de vie. Deux ans après la réforme de Sarkozy, comment peut-on oser l'argument sur l'allongement de l'espérance de vie ? Comme si, en deux ans, cela pouvait expliquer le trou nouvellement découvert de 20 milliards d'euros dans les caisses des régimes de retraite, et donc la nécessité d'un nouvel allongement de la durée de cotisation.

Les déficits des caisses de retraite sont liés uniquement à la prolongation de la crise, à l'explosion du chômage, à la pression accrue du patronat sur les salaires de ceux qui travaillent, au détournement d'une part de plus en plus grande des richesses produites en faveur des actionnaires, et à l'effondrement des cotisations aux régimes de retraite qui en est la conséquence. Les retraités et les futurs retraités ne sont pour rien dans le déficit des régimes de prévoyance. C'est aux banquiers, aux grands patrons, aux gros actionnaires, qui sont à la fois les responsables et les profiteurs de la crise, de les combler.

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