Grèce : Agression raciste contre des ouvriers agricoles02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Agression raciste contre des ouvriers agricoles

Le 18 avril, à Nea Manolada, dans le Péloponnèse, 160 travailleurs immigrés sans papiers originaires du Bengladesh, employés dans les champs de fraises, se sont rassemblés pour réclamer leurs salaires impayés depuis plusieurs mois. Trois contremaîtres ont alors tiré sur eux à la carabine et fait au moins 29 blessés.

L'affaire a fait scandale, au point que le propriétaire des 400 hectares de fraises et les trois contremaîtres ont été arrêtés, et que le ministre de la Justice a demandé au procureur d'agir dans les plus brefs délais. La presse a relaté les conditions scandaleuses de travail, sept jours sur sept, avec dix minutes de pause pour huit heures, et celles tout aussi indignes d'hébergement dans des cabanes sans chauffage. Elle a révélé que les contremaîtres gardes-chiourme n'en étaient pas à leur coup d'essai. L'un au moins semble impliqué dans une autre expédition punitive contre un ouvrier égyptien, traîné à l'arrière d'une voiture, en août dernier.

Tous les partis politiques ont protesté et même l'extrême droite Aube dorée s'est payé le luxe de condamner l'agression, tout en dénonçant ceux qui donnent du travail aux immigrés clandestins au lieu d'embaucher des Grecs ! C'est dans la continuité de son attitude habituellement provocatrice, alors que ses militants sont les premiers à organiser des agressions racistes de plus en plus fréquentes, en particulier dans le centre d'Athènes. Quant au gouvernement, il s'est senti obligé de réagir un peu plus vivement, vu l'ampleur des protestations, et sans doute aussi le commencement de boycott des fraises grecques. Mais, lui aussi, il s'est signalé en août dernier par une ample opération d'arrestations et d'expulsions de plusieurs milliers d'immigrés traités sans ménagement par la police.

Ce genre d'événements n'est pas nouveau. Mais leur multiplication, liée à la montée des idées d'extrême droite dans les mentalités et dans les élections, témoigne de l'aggravation de la crise et du pourrissement de la société qu'elle entraîne.

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