Maroc : Grève de la faim contre l'arbitraire16/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2337.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Grève de la faim contre l'arbitraire

Depuis près de deux mois pour certains, des détenus politiques sont en grève de la faim dans des prisons marocaines, à Taza, à Fès, à Meknès.

Selon l'Association marocaine des droits de l'Homme, plusieurs centaines de détenus politiques croupiraient dans les cellules du Makhzen, l'appareil au service de la monarchie et de la bourgeoisie marocaine. Il s'agit de militants d'extrême gauche, notamment syndiqués à l'Union nationale des étudiants marocains, de militants du M20F, le mouvement de jeunes contestant le régime et constitué à la suite des manifestations du 20 février 2011, de manifestants arrêtés lors d'un rassemblement interdit, de militants sahraouis. Pendant un an, un jeune ouvrier connu comme rappeur a même été enfermé pour avoir diffusé une chanson appréciée... sauf de la police qui y était stigmatisée.

Les grévistes de la faim exigent une amélioration des conditions matérielles et morales de leur détention, le droit aux soins médicaux, une garantie de la révision de leur procès, quand ils n'ont pas été emprisonnés arbitrairement. Ils exigent aussi qu'il soit enquêté sur les tortures exercées sur les détenus dans les postes de police et les prisons.

Les grèves de la faim sont, depuis 2011, fréquentes dans les prisons du royaume. Elles seraient selon l'Observatoire national des prisons « le seul moyen de réaliser des acquis à tous les niveaux, surtout chez les détenus politiques, et ce depuis les années 1970 ». Certains des grévistes de la faim ont perdu plus de 20 kilos et leur santé est gravement en danger.

Les traitements inhumains dans les prisons doivent cesser, comme doit cesser l'arbitraire d'un régime dictatorial qui tente ainsi, malgré ses prétentions de « modernité », de faire taire les opposants. On peut parier que, lors de sa visite début avril à Mohamed VI, Hollande aura préféré « oublier » ces « détails ».

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