États-Unis : Affaires de viols dans l'armée22/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2338.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Affaires de viols dans l'armée

Début mai, la question des viols et du harcèlement dans l'armée américaine est revenue sur le devant de l'actualité avec d'autant plus de force qu'un officier chargé d'empêcher de tels crimes s'y est lui-même livré.

En effet, le lieutenant-colonel Jeffrey Krusinski, chargé de lutter contre le harcèlement sexuel dans l'aviation, est accusé de s'en être pris à une femme sur un parking après une nuit de beuverie. Et c'est évidemment d'autant plus choquant que Krusinski dirige l'antenne chargée de prévenir de tels actes.

Cela vient après plusieurs scandales de ce genre dont un également dans l'aviation, mettant en cause une trentaine d'instructeurs et de sous-officiers d'une base du Texas. Une soixantaine de femmes qui en ont été victimes se sont fait connaître.

La multiplication de ces agressions sexuelles au sein de l'armée américaine a fait écrire au magazine Newsweek qu'une femme soldat risque plus d'être violée que d'être tuée au combat ! Le Pentagone estime pour sa part qu'il y a 19 000 crimes sexuels par an dans l'armée américaine. Et les militaires coupables restent souvent impunis. Depuis quelque temps, le gouvernement américain cherche à amender un article de la justice militaire qui permet aux dirigeants de l'armée de passer l'éponge quand ça les arrange.

Ce problème est resté longtemps caché du public mais après plusieurs scandales et un documentaire primé aux Oscars, il est maintenant sur la place publique. Et l'affaire de cet officier supérieur qui entendait se permettre ce qu'il était chargé d'interdire aux autres n'arrange pas les choses.

Depuis toujours, les armées ont été responsables de crimes de sang mais ont aussi pratiqué le viol, l'armée américaine comme les autres. La présence des troupes américaines en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale avait multiplié les affaires de ce genre. Mais comme la ségrégation gangrénait alors l'armée américaine, les soldats noirs étaient souvent les seuls sanctionnés, parfois à la place de Blancs.

La douzaine d'années qui viennent de s'écouler, avec les interventions et les occupations en Afghanistan ou en Irak, n'ont fait que renforcer le sentiment d'impunité qui accompagne les armées en campagne. Et, même si le gouvernement américain doit maintenant faire comme s'il cherchait à moraliser cette situation, il est vraisemblable que les hauts cadres de l'armée continueront à fermer les yeux sur les crimes de leurs soldats s'ils apprécient leurs talents de combattants.

« L'armée, c'est l'école du crime », a écrit il y a longtemps l'écrivain Anatole France, c'est toujours vrai.

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