Il y avait des banderoles, des slogans, des pancartes et surtout beaucoup de détermination, pour dire à la ministre ce que le personnel pense de la politique du gouvernement, qui conduit la plupart des hôpitaux publics à un endettement massif, avec pour conséquences des coupes sombres dans les effectifs.

À Besançon, l'activité du CHU augmente, mais l'effectif en revanche diminue. Les congés maladie, les recrudescences de troubles musculo-squelettiques (TMS), l'épuisement du personnel sont les conséquences de cette politique d'austérité. Et au bout de la chaîne, ce sont aussi les patients qui en font les frais.

Ce même jour, le personnel d'anesthésiologie et des blocs opératoires était en grève pour demander, au minimum, le remplacement des absences pour congés maladie ou de maternité et la réouverture d'une salle de réveil de dix lits, fermée par manque d'effectif. Ce sous-effectif chronique, accentué depuis fin novembre 2012, a conduit le personnel soignant à se mettre en grève. Les raisons du mécontentement sont nombreuses : engorgement aux blocs opératoires, mise sous pression des personnels en salles de réveil, qualité des soins dégradée : seules les fonctions vitales sont surveillées, au détriment d'une prise en charge adaptée à chaque patient.

La semaine précédente, les 23 et 24 mai, c'était le personnel de la fédération de bactériologie qui était en grève, et pour les mêmes raisons. Partout, dans tous les secteurs, soignants, administratifs, ouvriers, techniques, le personnel est en souffrance.

La colère du personnel hospitalier s'est donc fait entendre et cela fait du bien. Des feux se sont allumés en mai au CHU, ils ne sont pas près de s'éteindre.