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Contrats d'avenir : Pour les jeunes, un avenir pas très rose
Les préfets sont mobilisés pour promouvoir cette mesure. L'État paye 75 % du salaire correspondant au smic de ces jeunes. Ces jeunes doivent être sans qualification ou avec un diplôme inférieur au bac et doivent totaliser plus de six mois de chômage dans l'année. Les collectivités locales, mairies, régions, ou les services publics, comme par exemple les écoles, sont invités à créer ces emplois.
Mais même les collectivités favorables au gouvernement ont du mal à le faire. Car l'emploi doit être associé à une formation, avec un tuteur. Ces mesures d'accompagnement ont un prix, qui s'ajoute aux 25 % du smic que la collectivité locale doit compléter. Les communes ou les associations dont les financements diminuent n'ont pas forcément les moyens de faire face à ces dépenses. « On pourrait faire plus si l'État réglait le problème des 170 milliards que l'État nous doit en compensation des allocations de solidarité nationale (RSA, APA, PCH) », a déclaré Stéphane Troussel, président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis.
De plus, ces emplois peuvent concurrencer d'autres dispositifs d'aides à l'embauche. Les chantiers d'insertion, par exemple, prévoient une prise en charge du salaire par l'État de 105 % (et non pas 75 %). Cela permet aux collectivités de financer des postes d'accompagnateurs chargés de suivre les salariés bénéficiaires de cette formule dans leur insertion professionnelle.
Les bénéficiaires des emplois d'avenir sont embauchés à temps plein pour un an, et peuvent être reconduits trois ans. Mais cette priorité affichée est souvent oubliée. Les mesures dérogatoires se banalisent. Des communes embauchent des diplômés au niveau baccalauréat ou licence. À l'inverse, des communautés de communes embauchent des jeunes non qualifiés... pour pourvoir des postes de fonctionnaires qualifiés, comme bibliothécaires ou archivistes. À Angers, anticipant la création de ces emplois d'avenir, les autorités locales se sont séparées d'agents en contrats temporaires, d'autant qu'un accord de 2012 les aurait obligées à titulariser les plus anciens. D'autres collectivités locales les utiliseront pour remplacer des départs en retraite, tandis que des associations proposeront surtout des temps partiels.
Des préfets font certes pression sur les collectivités locales et les associations pour qu'elles augmentent le nombre de ces contrats signés, au détriment même d'autres contrats aidés mieux financés par l'État. Des associations se plaignent d'ailleurs d'un chantage à l'obtention de subventions.
Les différents emplois aidés ne sont que des pis-aller provisoires, alors que tant de jeunes aspirent à un emploi fixe. Mais ils n'ont guère de succès. Leur nombre est ridicule par rapport aux objectifs et aux besoins, et les jeunes sans qualification ont des chances réduites d'accéder à ces emplois qui leur sont théoriquement réservés.
Hollande lutte contre le chômage en fabriquant des potions magiques sans effet. Et pour cause : les administrations n'ont pas les moyens.