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- Lutte ouvrière n°2340
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Départements d'Outre-mer : La suppression du RSTA, un coup porté aux plus démunis
Le RSTA apportait aux salariés percevant mensuellement moins de 1,4 smic un supplément de 100 euros. À ce revenu était venue s'ajouter ce que l'on a appelé à La Réunion la prime Cospar, payée par le patronat, d'un montant de 50 à 60 euros selon les tranches de salaire. C'est donc sur un résultat obtenu par les luttes que revient aujourd'hui le gouvernement, n'hésitant pas à porter ses coups contre les travailleurs les plus pauvres.
La mise en place du RSTA à La Réunion avait été laborieuse. Des milliers de travailleurs avaient attendu des mois avant de pouvoir le percevoir, sous prétexte par exemple de pièces manquantes aux dossiers. Beaucoup d'entre eux furent ainsi privés de nombreux versements. Mais, malgré tous ces obstacles, jusqu'à 100 000 travailleurs ont bénéficié les années suivantes de ce dispositif. Ce chiffre est dernièrement descendu à 40 000, tant le bilan de la gestion du RSTA est catastrophique, disent des militants syndicaux.
Pensant atténuer les effets de la mesure qu'il vient de prendre, le gouvernement a rappelé que d'autres dispositifs existaient, dont le RSA, oubliant au passage de préciser que, même si le RSA est activé pour remplacer le RSTA, la majorité des bénéficiaires actuels du RSTA y perdront jusqu'à 100 euros, ce qui est énorme pour des travailleurs aux faibles revenus.
En fait, le gouvernement Hollande-Ayrault applique ce qui avait été décidé par le précédent gouvernement de droite, qui avait limité la mesure à une période de trois ans, prolongée d'une année en 2012, période électorale oblige. Tous partagent l'idée, avec la bourgeoisie qu'ils représentent, que les revenus des travailleurs sont un « coût » qu'il convient de réduire. Et c'est donc sans aucun état d'âme qu'ils ont décidé de priver 40 000 familles ouvrières de rentrées annuelles pouvant aller jusqu'à 2 000 euros, quand deux conjoints étaient éligibles au RSTA et ne le seraient pas au RSA. Et l'argent ainsi grappillé dans la poche des travailleurs sera, à n'en pas douter, redistribué par le gouvernement aux classes riches qui, dans les DOM, bénéficient d'importants avantages fiscaux.
C'est par leurs luttes que les travailleurs avaient arraché des revenus supplémentaires. Ce n'est que par leurs luttes qu'ils pourront les maintenir.