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Grèce : Privatisations, les vautours à l'oeuvre
La seule cession réellement effectuée pour le moment est celle d'une partie de l'OPAP, le monopole des paris sportifs, cédée à un fonds gréco-tchèque pour 700 millions d'euros. L'OPAP, en tête des entreprises cotées à Athènes, a dégagé en 2012 un bénéfice net de 505 millions d'euros. Le ministre des Finances n'a pourtant pas hésité à se féliciter de ce renouveau de la confiance des investisseurs et l'agence de privatisation (TAIPED) continue sur sa lancée, toute prête à servir les intérêts des grands groupes étrangers, souvent associés à de grandes sociétés grecques.
Côté privatisation de l'énergie, les compagnies du gaz (DEPA et DESFA) intéressent la société russe Gazprom, mais le gouvernement doit se porter garant que les dettes des particuliers, à hauteur de 600 millions d'euros, seront ramenées à zéro d'ici à la fin 2014. Côté investissement foncier, l'ancien aéroport d'Athènes, Ellenikon, à l'abandon depuis plus de dix ans, doit être réhabilité par l'État avant d'être cédé. Selon la presse grecque, des investisseurs qui se proposaient pour acquérir un terrain très bien situé dans l'île de Rhodes ont exigé qu'un pourcentage de terres plus important puisse être affecté à la construction d'hôtels, avant de confirmer leur proposition.
Une des privatisations imminentes et qui fait le plus de bruit est celle d'Eyath, la société des eaux de Thessalonique, dans le nord du pays. Tout a été fait pour assurer sa rentabilité : augmentation des tarifs, diminution du personnel passé de 700 travailleurs à 265, externalisation des tâches, fermeture d'une unité de traitement des eaux usées : la société est prête pour sa concession sur cinquante ans. Les deux postulants retenus sont une société israélienne, Mekorot, liée au groupe grec Gek-Terna et à l'homme d'affaires Apostolopoulos, et Suez, lié au groupe grec du BTP Ellaktor. En effet, parmi les participants à la curée, on trouve évidemment quelques-unes des plus grandes sociétés françaises. Le PMU s'intéresse aux paris hippiques et Vinci, lui aussi avec Ellaktor, serait selon la presse en bonne place pour mettre la main sur des aéroports régionaux.
Pendant la récession et un recul du PIB de 25 %, pendant la hausse du chômage (28 % pour 2013 selon les prévisions de la Banque de Grèce), accompagnée de la multiplication des taxes et de la destruction des services publics, – et en réalité grâce à tout cela – les affaires continuent.