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Leur société
Marseille : Une manifestation contre la violence et la misère dans les cités
Le dernier jeune assassiné n'avait que 17 ans. Dans son quartier, Saint-Joseph, une manifestation avait regroupé la semaine précédente une centaine de personnes, prétendant défendre la sécurité en s'en prenant à des Roms, installés non loin, lesquels n'avaient bien sûr rien à voir avec ces assassinats à la Kalachnikov. Cette manifestation reprenait en partie les slogans aussi odieux qu'imbéciles du Front national représenté par un dirigeant local.
Ce sont par contre les causes réelles du développement de tant de violence que dénonçaient les manifestants du samedi 1er juin. La plupart d'entre eux, de nombreux jeunes qui brandissaient des pancartes avec simplement le nom de leur cité, des femmes, venaient des quartiers Nord. Ceux-ci rassemblent les plus grandes cités de Marseille, parmi les plus pauvres. Des parents d'enfants victimes de règlements de comptes ouvraient la marche. Tous répondaient à l'appel d'un collectif créé par des associations et des habitants après les assassinats du début de l'année.
Ces manifestants désignaient aussi la misère qui engendre inévitablement la violence. Comme cette pancarte « Ras-le-bol du chômage », brandie par un jeune. « Dans la violence, il n'y a pas que les règlements de comptes. Je rappelle que la première violence c'est le chômage et la pauvreté. C'est un problème global de désespoir de la jeunesse, d'absence de perspectives », a déclaré la porte-parole du collectif.
Celui-ci en appelle à l'État en lui soumettant ce qu'il appelle « un plan d'urgence pour sauver nos quartiers », avec une liste de 23 propositions demandant plus de dialogue entre les habitants et les autorités, une police exemplaire et de proximité, le renforcement du soutien scolaire, des emplois pour les jeunes et des services publics à la hauteur des besoins.
Pour que la vie des habitants change, il faudra évidemment plus que l'espoir de voir les autorités prendre en compte ne serait-ce qu'une partie de ces propositions. Mais la manifestation a eu le grand mérite de dénoncer les causes réelles de la multiplication des assassinats suscités par le trafic de drogue dans les cités les plus pauvres.