Pour mettre fin au chômage, il faut combattre les licencieurs05/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2340.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pour mettre fin au chômage, il faut combattre les licencieurs

Le gouvernement a décidé de baisser le plafond du quotient familial pour économiser 1,1 milliard d'euros dès 2014. 12 % des familles verront leur impôt augmenter, « les plus aisées », dit Ayrault. Sauf qu'avec deux salaires tout juste corrects dans un ménage, on pourra se retrouver imposable et perdre les avantages des familles exonérées d'impôt.

Sous couvert de « justice sociale », le gouvernement attaque y compris des familles modestes. Ce recul est, pour tous, de mauvais augure, car demain on nous expliquera qu'il faut combler le déficit des caisses de chômage, puis celui des caisses de retraite et, comme toujours, le gouvernement demandera des sacrifices aux travailleurs.

Tous ces déficits proviennent d'un seul et même problème : le chômage. C'est le chômage qui fait baisser les cotisations sociales et vide les caisses de la protection sociale. Le chômage ronge notre société de multiples façons.

De Chirac à Hollande en passant par Sarkozy, ils ont tous déclaré vouloir « combattre le chômage » et en faire leur « priorité ». Mais le chômage augmente depuis des années et, depuis deux ans, la hausse est même ininterrompue, avec chaque mois de nouveaux sommets.

L'annonce des « mauvais chiffres du chômage » est devenue une litanie qui ne fait plus les grands titres des journaux, comme s'il n'y avait rien à faire. C'est un fait que ceux qui se succèdent au gouvernement, de gauche ou de droite, ne veulent et ne peuvent rien faire, parce qu'ils sont dévoués aux licencieurs.

Michel Sapin, ministre du Travail, a regretté le licenciement « injuste » des salariés de Spanghero à Castelnaudary et a trouvé « dommage » la fermeture de l'usine de Goodyear à Amiens. Mais les travailleurs n'ont que faire de ses larmes de crocodile !

L'usine Spanghero appartient à un groupe qui aurait les moyens d'assurer un emploi à ses salariés, mais le gouvernement n'imagine pas une seconde de l'y contraindre. Goodyear, n° 3 mondial du pneu, veut mettre sur le carreau 1 173 travailleurs, mais le gouvernement ne veut rien lui interdire. C'est la même chose pour IBM, qui affiche 2,5 milliards d'euros de bénéfices au premier trimestre 2013 et veut supprimer 689 emplois.

La préoccupation de tous les gouvernements, quels qu'ils soient, est d'aider le grand patronat et de favoriser ses affaires. Leur priorité, ce sont les profits de la bourgeoisie car, disent-ils, « les profits d'aujourd'hui font les emplois de demain ». Mais si les travailleurs marchent dans ces sornettes, ils sont condamnés au chômage, car c'est toujours au nom des profits que tous les grands groupes restructurent et suppriment des emplois.

Le gouvernement nous trompe en faisant croire que baisser le coût du travail et accroître la flexibilité va créer des emplois. Cela fait des années que cette politique est menée, et nous en connaissons le résultat : les caisses publiques sont vidées, la précarité explose et le chômage flambe. Seuls les profits sont préservés, mais ils servent à payer des rémunérations extravagantes aux PDG, à arroser les actionnaires et à spéculer !

Dans cette période de crise, supprimer des emplois est le b.a.-ba de la politique patronale et le chômage en est la conséquence automatique. C'est cette politique de classe que le gouvernement reprend à son compte, quitte à saccager l'économie et à détruire toute vie sociale.

La politique correspondant aux intérêts des travailleurs est à l'exact opposé. Pour les travailleurs, interdire les licenciements et forcer le grand patronat à maintenir les emplois et à en créer de nouveaux est une exigence vitale. Combattre l'exploitation et prendre sur les profits est le seul moyen de préserver leur vie.

Oui, c'est une question de vie ou de mort pour les chômeurs, condamnés à vivre au jour le jour. C'est vital pour les travailleurs qui ont un emploi et qui subissent le chantage patronal. C'est vital pour la jeunesse qui ne se voit pas d'avenir. C'est vital pour toute la société car, comme le disaient les mères des quartiers Nord de Marseille qui ont manifesté le 1er juin, le chômage, les inégalités et l'exploitation forment le terreau de l'individualisme, de la délinquance et du racisme.

Les travailleurs ont toujours eu à se battre pour imposer leurs droits sur les profits, qu'ils sont pourtant les seuls à produire. Aujourd'hui, ils doivent se battre pour leur droit à la vie.

C'est la crise ? Raison de plus pour que les profits et l'argent de l'État servent à ce qui est vital à tous : les emplois, les salaires et les retraites.

Éditorial des bulletins d'entreprises du lundi 3 juin

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